Un Indien sioux Oglala, Alfred Red Cloud, s'est rendu hier samedi au Crazy Horse, l'un des plus célèbres cabarets parisiens, pour demander au nom des siens que l'établissement cesse d'utiliser ce nom, qui est celui d'un chef charismatique des Sioux mort en 1877. Il a remis au cabaret une lettre déclarant que sa famille était «offensée» et fustigeant «le manque de respect» envers la culture des Sioux et leur ancêtre. Alfred Red Cloud, 53 ans, est en visite en France, où il a été invité par le festival America, manifestation consacrée aux littératures des Amériques et qui se tient à Vincennes, près de Paris. Il s'est présenté au célèbre temple du nu en tenue occidentale, mais en coiffure traditionnelle indienne. Un représentant du Crazy Horse se trouvait devant le cabaret, et Red Cloud lui a remis une lettre en anglais écrite au nom des Sioux Oglala par Harvey White Woman, descendante de Little Hawk, oncle de Crazy Horse. «Quand le nom de Crazy Horse est mentionné, cela évoque l'homme qui a conduit notre peuple durant les années 1800 et qui a combattu courageusement contre les armées américaines afin que son peuple puisse vivre dans les traditions et la culture que nous continuons à honorer aujourd'hui», déclare la lettre. Le responsable du Crazy Horse a invité Red Cloud à entrer dans la célèbre salle parisienne. La visite, cordiale, a duré une dizaine de minutes. Red Cloud, qui vit dans le Dakota du Sud et y repart demain lundi, espère une réponse du cabaret.