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Histoires vraies
Tempête Rouge (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 11 - 11 - 2003

Résumé de la 3e partie Deux heures plus tard la mairie est transformée en capharnaüm. Il y a des Indiens partout, ils tiennent un conseil de guerre.
A cette époque, la population indienne de cet Etat est la plus réprimée de Etats-Unis. Les Sioux souffrent plus que les autres du chômage, de la mortalité infantile, des revenus les plus bas et d?une inculture grave. Rien d?étonnant donc à ce que la mort de l?un des leurs, petit ouvrier agricole ivrogne, mais arrière-petit-fils et fils de chefs, serve de détonateur à une véritable révolte. Poussés par l?organisation militaire des Peaux-Rouges, l?AIM, deux mille Sioux vont occuper et piller pendant quarante-huit heures la petite ville et terroriser la population. Selon eux, Tempête Rouge a été torturé châtré et coupé en morceaux par les autre cow-boys blancs et la police s?est empressée d?enterrer ce qu?il en restait, pour étouffer l?affaire. En attendant l?exhumation, dans la salle de gymnastique de la mairie, le conseil des Sioux déclare le boycottage des magasins blancs, exige le prolongement de la route goudronnée jusqu?à la réserve de Pine Ridge le renvoi d?un policier accusé d?avoir maltraité les Indiens à plusieurs reprises et obtient que le secrétaire d?Etat à la Justice de Washington se penche sur leur cas.
Emmitouflés dans des couvertures assis sur les marches de la mairie, les anciens fument tranquillement leurs pipes, sous la neige qui tombe à gros flocons. C?est alors qu?une rumeur emplit la ville : «Les voilà ! les voilà ! Ils arrivent.» Au bout de la rue apparaît en effet, dans la vapeur des pots d?échappement un corbillard couvert de neige, suivi d?une caravane de voitures ferraillantes.
Dans la famille de Tempête Rouge qui assiste à la descente du cercueil maculé de terre, le visage des hommes reste immobile, impénétrable tandis que les femmes se laissent aller à une explosion de douleur déchirante. Un médecin légiste et le shérif conduisent les porteurs de la bière jusqu?à la salle du Conseil municipal où doivent avoir lieu l?ouverture du cercueil et l?autopsie. Sur les marches de la mairie, les vieux se sont de nouveau accroupis sous leurs épaisses couvertures, la neige qui s?accumule, et la fumée de leurs pipes. De temps en temps les habitants glissent un regard entre deux volets entrebâillés. La population n?en mène pas large et la police non plus. Malgré les maigres renforts venus des districts voisins, le shérif voit mal comment il pourrait maîtriser 2000 Indiens dont la majorité, il faut bien le dire, ne dessoûle pas.
D?ailleurs, lui-même s?explique mal certains détails de la mort de Tempête Rouge. Notamment pourquoi son corps a été retrouvé sur la décharge... À moins que... mais oui c?est ça, c?est sûrement ça? Le shérif vient d?avoir une idée. Après deux heures d?attente, la porte de la salle du Conseil municipal s?ouvre. Un des parents de Tempête Rouge auprès de qui se tient le médecin légiste, appelle le vieux chef Vent de Sable.
Après un long conciliabule, celui-ci appelle à son tour le jeune Indien au regard surexcité, qui a été l?un des meneurs de la révolte. Nouveau conciliabule. Puis le shérif vient les rejoindre. Nouveau conciliabule. Enfin les deux Indiens, le jeune et le vieux, s?adressent depuis le perron de la mairie à la foule rassemblée sous la neige qui continue de tomber :
«Le corps de Tempête Rouge vient d?être examiné par un médecin en présence de ses parents, explique Vent de Sable d?une voix grave et calme. Il n?a été ni torturé, ni châtré, ni coupé en morceaux. Il est probablement mort, d?une lésion au cerveau par sa chute lorsque les cow-boys l?ont poussé nu sur le parquet de la salle de bal. Des témoins, qui n?ont pas intérêt à nous mentir ; affirment l?avoir vu sortir vivant de la prison le lendemain matin. Enfin, le shérif vient de me dire qu?il pense qu?on l?a retrouvé sur la décharge parce qu?il y cherchait de vieux vêtements pour remplacer ceux dont les cow-boys l?avaient dépouillé la veille. C?est là que le malaise et le froid l?auraient saisi, et qu?il serait mort».
La foule des Indiens se tait.
«Voilà, reprend Vent de Sable. Les cow-boys seront punis, mais homicide involontaire et c?est juste». Personne ne s?y trompe : le vieillard regrette que Tempête Rouge n?ait pas été assassiné. Sa mort accidentelle retire à son peuple le prétexte qui justifiait sa violence, seul moyen d?obtenir de nouveaux avantages.
Aussi est-ce dans un silence mortel que les Sioux ont écouté les paroles de Vent de Sable.
Après une longue hésitation, il y a un léger mouvement dans la foule. Quelques portières de vieilles bagnoles claquent. Les démarreurs ronflent dans le silence cotonneux et les uns après les autres les Indiens se dispersent. Bientôt il n?y a plus personne sur place.
Dehors, timidement, les Blancs réapparaissent.
Les conseillers municipaux se saluent gravement en escaladant le perron de la mairie. La guerre est finie.
Une heure plus tard, le Conseil municipal prenait une décision historique : pour calmer les Indiens et leur montrer la bonne volonté des Blancs, la ville décidait d?ériger un monument pour commémorer la mort de Red Storm. Tempête Rouge, Indien minuscule et dérisoire, journaliste fainéant et ivrogne, mais petit-fils et fils de chefs des Sioux de la tribu des Slums, a donc aujourd?hui une statue de deux mètres de haut taillée dans la pierre.


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