Spectacle Le Théâtre régional d?Oran accueille, tout au long du ramadan, une série de représentations théâtrales. Chaque soir, depuis le début du ramadan, le fronton du Théâtre régional Abdelkader-Alloula d'Oran s'illumine avec une reprise qui avait déjà séduit le public lors de précédentes représentations. Après Homk Salim, d'après le Journal d'un fou, de Nicolas Gogol, monologue interprété par un comédien amateur de la troupe El Ibadae, le TRO a vibré, lundi en soirée, aux sons tonitruants des péripéties d'un Sultan à vendre, pièce produite en 2002 et adaptée par Mourad Senouci de l'?uvre de l'Egyptien Tewfik El-Hakim, Soltane El Hayer. Autant le titre que le thème de cette ?uvre mise en scène par Ghouati Azri continuent de susciter la curiosité du grand public qui, d'ailleurs, prend un réel plaisir à savourer les petites «combines» de ce drôle de souverain d'une certaine contrée, convaincu d'être indétrônable. Au gré des situations rocambolesques vécues par ce monarque «faiseur de lois sur mesure», les répliques, teintées d'un humour sarcastique, déclencheront le rire dans la salle. Surtout quand ce «roitelet», en quête de liberté et de légitimité, à cause de la rumeur publique qui lui dénie tout droit de gouverner des êtres libres, s'offrira aux «enchères» au marché des esclaves dans l'espoir de se voir affranchir... C'est donc à partir de cette drôle de «vente aux enchères» que la situation, décrite en quatre tableaux, se corse. L'acheteur ? ou plutôt l'acheteuse ? de cet esclave-roi créera la surprise qui engendrera des retournements dans l'entourage du «monarque», notamment chez son «visir-valet» et son factotum de cadi. Intransigeante comme peut l'être toute nouvelle maîtresse, la propriétaire du «sultan» affichera, très vite, sa domination sur ce «gouvernant» qui s'avère comme un antihéros. Pour cette soirée du ramadan, la salle du TRO était à moitié vide. La fraîcheur du climat y est certainement pour quelque chose. N'empêche, ceux et celles qui ont franchi les grilles du «temple de l'art» de la place du 1er-Novembre ont été séduits par les prestations des comédiens oranais qui ont fait revivre les affres d'un monarque, mal à l'aise, sur un trône chancelant. Un sultan à vendre sera, également, ce soir, à l'affiche du même théâtre avant sa programmation, prévue toujours dans le cadre de l'animation culturelle du ramadan, les 21 et 22 octobre au TN d'Alger.