Un temple dédié au jazz (concerts, enseignement, enregistrements) a ouvert ses portes à New York lundi, avec à sa tête le trompettiste Wynton Marsalis. Jazz at Lincoln Center, installé dans le Frederick Rose Hall, un espace qui compte trois salles de concert, se veut désormais la plus importante institution à but non lucratif jamais consacrée au jazz. «L'ouverture de notre "Maison du swing" marque une nouvelle ère pour le jazz», estime Wynton Marsalis, le directeur artistique. «En tant qu'artistes, nous avons continué à évoluer, mais pas nos lieux de concert. Alors, nous avons construit une maison qui va avec la manière dont le jazz fonctionne et surtout sonne.» Le centre, dont la construction a pris quatre ans et coûté quelque 128 millions de dollars, comprend le Rose Theater (1 100 à 1 200 spectateurs), la salle Allen (300 à 500 sièges) avec vue sur Central Park grâce à sa baie vitrée, et le Dizzy's club qui peut accueillir 140 personnes, lui aussi avec vue sur le parc et les gratte-ciel. Il abrite des salles de cours, de répétition et des studios d'enregistrement. Un Jazz Hall of Fame est ouvert au public de mardi à dimanche, avec mur de vidéos et bornes interactives. La résidence du Lincoln Center Jazz Orchestra, dirigé par Marsalis, héberge un programme radio hebdomadaire. Le bâtiment, implanté au sein du nouveau complexe Time Warner, étend ainsi le site du Lincoln Center (qui comprend notamment le Metropolitan Opera, le New York City Ballet et la Juilliard School) jusqu'à Columbus Circle, à deux pâtés de maisons au sud. Jazz at Lincoln Center aura droit, en guise de baptême, à trois semaines de festival inaugural à partir de lundi, avec notamment l'Afro-Latin Jazz Orchestra d'Arturo O'Farrill, Tony Bennett, Cassandra Wilson, Dianne Reeves, Abbey Lincoln, et toute la dynastie Marsalis.