De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les soucis des citoyens se concentrent, ces jours-ci, sur les marchés de fruits et légumes ainsi que sur les points de vente des produits de large consommation, pour l'approvisionnement en alimentation de qualité et à bas prix. Sous une chaleur torride et alors que les vacances scolaires ne sont pas achevées, le décor ramadhanesque ne tardera pas à s'imposer, dès demain, pour annoncer le début du mois sacré. Un mois de charité et de piété. Mais ces deux qualificatifs semblent perdre leur sens à cause de la cherté des produits proposés à la vente et en l'absence d'hygiène et de respect des normes de conservation des denrées alimentaires. Cela peut causer des contaminations et des intoxications aux consommateurs, notamment durant cette fin de saison estivale marquée par de fortes chaleurs et des pénuries en eau potable dans les localités rurales, où les risques des MTH et autres maladies infectieuses sont très élevés. Concernant le comportement alimentaire à adopter pendant le mois sacré, les médecins indiquent que le mois de Ramadhan est une période de consommation par excellence. Au cours de ce mois sacré, les habitudes alimentaires changent complètement. Au départ, ce qui est très important à signaler est le changement quantitatif et qualitatif de l'alimentation : une surconsommation de préparations et de produits sucrés tels que zlabias, kalb el louz et autres gâteaux traditionnels ainsi que des préparations trop grasses. Cela peut provoquer des dérèglements chez les personnes atteintes de diabète, de maladies cardiaques, etc. De plus, la hausse des températures et l'exposition prolongée au soleil sont des facteurs qui doivent pris en considération par les jeûneurs. Au moment du «ftour», il est recommandé de rompre le jeûne par un aliment sucré (sucre d'assimilation rapide), de préférence les dattes avec de l'eau, patienter quelques minutes afin de régulariser la glycémie et de préparer l'estomac à digérer le reste de l'alimentation, puis manger légèrement en assurant une bonne mastication. Cependant, l'erreur commise par des citoyens jeûneurs est de se précipiter directement pour boire de l'eau, surtout après une journée de forte chaleur. D'autre part, les diététiciens recommandent aux jeûneurs de ne pas rater le repas nocturne ou «s'hour», mais de s'alimenter afin de donner au corps l'énergie suffisante pour éviter toute fatigue, les malaises ou la sensation de faim et de soif pendant la journée. Ils précisent que ce repas doit contenir des préparations digestibles, dont des aliments à digestion lente comme le pain, les pâtes, le riz… et les produits sucrés qui durent plusieurs heures, afin de résister à la faim pendant la journée. D'autre part, le lait et ses dérivés sont classés parmi les aliments riches en calcium et en minéraux qu'il ne faut pas négliger. Toutefois, ces conseils ne sont guère écoutés par les consommateurs. Pour un grand nombre, faire les emplettes et satisfaire les besoins de la famille sont plus importants. Sur un autre registre, et compte tenu de cet événement, les services d'hygiène, de la santé et de la DCP ont multiplié leurs sorties durant cette semaine pour vérifier la conformité de l'activité commerciale, se rendant chez des commerçants pour s'assurer du respect des prix réglementés concernant les produits de large consommation, comme la farine, l'huile, le pain. Par ailleurs, des brigades mixtes constituées des contrôleurs de la DCP et des vétérinaires sont chargées de superviser la qualité de la viande et, surtout, la viande hachée et les saucisses ainsi que le matériel utilisé dans les boucheries. Plusieurs produits se vendent, pour la circonstance, à des prix exorbitants et échappent, souvent, au contrôle de ces brigades, tels que la vente de zlalabiya, de kalb el louz et autres mets traditionnels.