Magnifique soirée ramadanesque qu?ont vécue les amoureux de la balle ronde à l?occasion du grand classique algérois entre le MCA et l?USMA. Un beau stade, un public merveilleux, une grande intensité dans le jeu, un bon niveau et un fair-play exemplaire. Stade du 5-Juillet, pelouse en mauvais état, affluence record (plus de 80 000 spectateurs), arbitrage de Berber assisté par Djezzar et Talbi. Avertissements : Zeghdoud 20?, Hamdoud 42? (USMA). Maouche 45?+2 (MCA) Buts : Deham 7? (MCA), Diallo 12?, Achiou 24? (USMA). MCA : Benfissa, Amrane, Babouche, Bouacida, Selmi, Ouahid, Fodhili (Kechout, 71?), Maouche (Chaouch, 46?), Dellalou, Deham, Djabelkheir (Benali, 62?). Entraîneur : Mehdaoui. USMA : Abdouni, Hamdoud, Metref (Haddou, 80?), Aribi, Deghmani, Zeghdoud, Dziri, Ammour (Djahnine, 90?), Diallo (Benchergui, 71?), Achiou, Bourahli. Entraîneurs : Saâdi et Aksouh. Sans aucun round d?observation, la rencontre débute sur les chapeaux de roue. Achiou à deux reprises a failli tromper la vigilance du portier mouloudéen, mais à chaque fois son tir voit le cadre se dérober (2? et 6?). La réaction des Vert et Rouge a été instantanée et fructueuse. A la suite d?un mouvement collectif au milieu du terrain, Deham, embusqué dans la surface de réparation, reprend magistralement de la tête un centre millimétré de Babouche (1-0). C?est le délire dans les tribunes où les Chnaoua nous ont gratifiés d?un spectacle digne des grands stades européens.La joie de la galerie mouloudéenne n?a tenu que le temps d?une réaction des Rouge et Noir puisque quatre minutes après la réalisation de Deham, le Malien Diallo, étrangement seul dans les six mètres, remet les pendules à l?heure. En effet, Dziri effectue un centre sur Achiou qui rate complètement son tir, mais trouve le diable de Diallo pour reprendre le cuir de la tête dans les bois désertés par Benfissa (1-1). La joie change de camp et, depuis, nous avons assisté à une rencontre d?un bon niveau tant sur le plan technico-tactique que physique. Un match ouvert avec beaucoup d?intensité de part et d'autre. Le Mouloudia se crée une seconde occasion par l?intermédiaire de Amrane dont le puissant tir a été détourné miraculeusement par le gardien Abdouni en corner (17?). Mais il était écrit que c?est l?USMA qui prendra l?avantage à la moitié de la première mi-temps. Achiou, qui nous a refait le coup de l?Egypte, a embarqué tout le monde pour servir à l?entrée de la surface de réparation Dziri, lequel lui rend le ballon pour le mettre dans les filets d?une talonnade à la Madjer. Un but splendide qui tombe telle une massue sur la tête des Mouloudéens. Ces derniers ont, tant bien que mal, essayé de réagir, mais c?était dur devant une équipe usmiste très bien éparpillée sur le terrain. D?ailleurs, ni Djabelkheir, qui rate l?immanquable (38?), ni Dellalou de la tête ne sont parvenus à égaliser. Au contraire, c?est Ammour qui avait le troisième but au bout du pied, mais Benfissa s?interpose avec brio (44?). Contrairement à la première période, le MCA est apparu amorphe à la seconde. Les coéquipiers du capitaine Bouacida ont confondu vitesse et précipitation, eux qui voulaient à tout prix égaliser. Mais le changement opéré par Mehdaoui s?est avéré fatal pour le Doyen en remplaçant Maouche par Chaouch. Le Mouloudia n?avait plus de créateur de jeu sur le terrain au grand bonheur de l?adversaire qui n?en demandait pas plus. Cette situation a permis aux Usmistes de gérer à leur guise la rencontre. Ils auraient même pu aggraver le score si Diallo n?avait pas trop croisé son tir. La suite des débats a connu une baisse de régime des deux équipes jusqu?au coup de sifflet final de l?arbitre Berber avec une nouvelle victoire des Roseneri et la déception des fans mouloudéens qui ont tant cru au succès de leur équipe. - C?est devenu presque une fatalité : l?Algérien n?a pas le droit d?être heureux, l?espace même d?une rencontre de football. Huit jeunes supporters venus d?El-Hamdania (20 km de Médéa) assister à la rencontre ont été assassinés par un groupe terroriste dans un faux barrage dressé au niveau de cette localité. Ce drame a donné un goût de frustration à cette partie qui était pourtant une réussite totale.