Réjouissances Les artères commerciales du Grand Alger ont la cote durant les soirées du ramadan. Des personnes de tout âge investissent les salons de thé et les magasins de vêtements. Karim ne peut concevoir une soirée de ramadan sans une virée à Didouche-Mourad en faisant plusieurs salons de thé et magasins de vêtements. Cet étudiant en droit à l?université de Ben Aknoun habite à El-Biar, mais avoue sa préférence pour Didouche-Mourad, point de rencontre avec tous ses copains de classe. Une fois le groupe formé, ils commencent une longue balade entamée du haut de la rue jusqu?en bas, mais qui peut durer des heures. D?un salon de thé à un autre, ils consomment thé et friandises en tout genre sans se soucier des sommes qu?ils pourraient dépenser. Ce n?est, d?ailleurs, rien devant ce qu?ils dépensent dans les magasins de vêtements. Issus de familles aisées, ils bénéficient d?argent de poche qui dépasse parfois le salaire d?un père de famille qu?ils dépensent en une soirée. Côté divertissements, ces jeunes affirment qu?Alger manque cruellement de commodités ayant déjà eu le privilège de visiter d?autres pays telle la Tunisie. Le ramadan est différent chez nos voisins, assure Karim qui irait bien passer tout le mois dans ce pays, n?était sa peur de ne pouvoir se passer de la chaleur familiale en ce mois plus particulièrement. Toutefois, l?idée de passer le ramadan en famille en Tunisie fait son chemin dans nos esprits, ajoutera-t-il. Ainsi, sa famille pourrait faire le déplacement pour le mois du ramadan prochain. Reste seulement à convaincre le papa qui demeure réticent plus pour des considérations professionnelles qu?autres. Pour l?heure, nos jeunes se contentent de marcher le long de Didouche qui prend des allures festives durant le mois sacré. Une ambiance qui plaît à nos jeunes. Cependant, ils désertent parfois le lieu pour les pistes de danse ou les salles des fêtes quand un spectacle intéressant est programmé. «Raï, rap ou tout autre musique qui fait vibrer, et vous êtes sûr de nous trouver sur les lieux», affirme Karim. Sur ce plan, il avoue que les spectacles sont plus fréquents mais pas assez pour se divertir durant tout un mois. C?est ainsi que, parfois, il arrive à nos jeunes de s?ennuyer faute d?animation à la hauteur de leurs espérances. «L?argent ne fait pas le bonheur», dira Karim pour caricaturer une situation paradoxale où, parfois, les Algériens ne trouvent pas où se divertir même avec beaucoup d?argent dans la poche.