Société Des familles sortent de chez elles après le f?tour pour un rendez-vous avec la joie et le divertissement. Un f'tour à deux, dans un décor des Mille et Une Nuits dans un hôtel classé, tel est le concept de la formule «kheïma» que proposent ces dernières années plusieurs hôtels de luxe, notamment le Sheraton et le Mercure à Alger. Importée du Moyen-Orient et déjà en vogue dans certains restaurants appartenant à des émigrés en Europe, cette formule a été finalement adoptée par les Algériens. Il s?agit de dresser une tente traditionnelle à l?intérieur même de la salle de restauration et de décorer l?espace intérieur avec des meubles traditionnels. Les menus «spécial ramadan» sont comptés à des tarifs que très peu de bourses peuvent se permettre. Si l?on sait que le verre de thé coûte 50 DA, l?on peut avoir une idée du prix de la chorba ou d?autres mets. L?ambiance festive est également garantie par la présence de chanteurs connus sur la scène artistique, plus particulièrement les chanteurs raï. Pour assister à l?une de ces soirées, il faut prévoir un budget équivalent au salaire modeste d?un père de famille. Ceux qui ont les moyens n?hésitent donc pas à tenter l?expérience afin de vivre le ramadan autrement. Ce sont notamment les jeunes couples qui sont attirés par ce décor. Déguster des plats de ramadan sans passer des heures dans la cuisine n?est pas une mauvaise idée pour la ménagère qui se fait servir à table, choyée comme une reine. L?avantage d?être véhiculé permet également de sortir de l?agglomération pour profiter d?un moment en famille dans un endroit à moindre affluence. A Sidi Fredj, des familles se partagent un espace, sirotant un thé dans une ambiance sereine loin du brouhaha. Le ramadan dans cette station balnéaire n?a rien à voir avec le grand rush de la saison estivale, mais ce n?est pas pour déplaire aux personnes présentes. «C?est exactement ce qu?on recherche», dira cette dame accompagnant son fils et sa petite famille. Rassemblés dans un salon de thé, ils discutent de tout en sirotant un verre de thé. «C?est une vieille habitude qu?on retrouve» ajoutera-t-elle. Le retour de la sécurité a permis donc à cette famille de retrouver ses repères qu?elle croyait avoir perdus pour toujours. C?est ainsi que des familles algériennes refusent de se cloîtrer entre quatre murs et préfèrent sortir afin de profiter de l?ambiance particulière des nuits de ramadan. On sort pour rompre le jeûne, mais aussi pour s?offrir du bon temps. C?était le cas, jeudi dernier à la salle El-Mougar où le chanteur chaâbi Aziouez Raïs avait animé la soirée dans une salle conquise par le doigté magique d?un digne héritier de Zyriab. Des familles ont fait le déplacement afin de vivre des moments inoubliables au son du masndole. Certains n?hésiteront pas à investir la scène pour se défouler.