L'ancien imam de Vénissieux, Abdelkader Bouziane, a réclamé hier mardi, devant le tribunal correctionnel de Lyon, 100 000 euros de dommages et intérêts au mensuel lyonnais Lyon Mag pour un éditorial jugé diffamatoire par l'intéressé. Dans un éditorial publié en mai, le directeur de la publication, Philippe Brunet-Lecomte, écrivait : «Quand on connaît les rapports de police sur cet imam, on est consterné.» Il faisait alors référence à deux «notes blanches» des Renseignements généraux sur M. Bouziane. D'après l'avocat de l'imam, Me Mahmoud Hebia, «un lecteur non averti des procédures en cours et des termes de mise en accusation de mon client comprend qu'il s'agit de rapports de la police judiciaire sur des faits délictueux, alors qu'en 20 ans de présence en France, il n'y a jamais eu ni poursuites ni enquêtes». Ce dernier a également estimé que Lyon Mag avait lancé une «machination» contre son client. Pour sa part, l'avocat du mensuel, Thierry Dumoulin, a assuré que Lyon Mag s'était au contraire placé aux côtés de l'imam, en se disant «consterné» du vide des notes des RG qui avaient justifié sa première expulsion. L'ancien imam de Vénissieux avait été expulsé le 21 avril vers l'Algérie en application d'un arrêté ministériel, une décision annulée par le tribunal administratif de Lyon, saisi en référé, avant que le Conseil d'Etat ne réactive cet arrêté. Abdelkader Bouziane, qui a été de nouveau expulsé de France vers l'Algérie le 5 octobre, est actuellement à La Mecque, selon son avocat.