Le chef religieux indonésien Abou Bakar Bachir a affirmé, ce jeudi lors du deuxième jour de son procès à Jakarta, que son inculpation pour terrorisme, pour son rôle présumé dans les attentats de Bali et contre l'hôtel Marriott de la capitale, est une «farce». «Ces accusations sont assurément une farce», a-t-il lancé alors qu'une cinquantaine de ses partisans scandaient «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand) dans la salle d'audience. Le chef religieux de 66 ans portant une barbe blanche a dénoncé les libertés que la justice indonésienne a, selon lui, prises afin de le rejuger, alors qu'il avait été relaxé l'an passé de l'accusation de diriger le réseau islamiste régional Jamaah Islamiyah (JI). Dans un contexte de fortes pressions internationales, Bachir avait été à nouveau arrêté. Il a toujours nié diriger la JI en dépit d'accusations des Etats-Unis et de l'Australie. Il est jugé pour son rôle présumé dans les attentats de Bali et contre l'hôtel Marriott de Jakarta. Il encourt la peine capitale. Son procès qui a débuté par un seul jour d'audience la semaine passée s'étalera sur des semaines, probablement jusqu'en 2005. Concernant l'attentat contre l'hôtel Marriott, qui avait fait 12 morts le 5 août 2003, il est accusé d'avoir depuis sa cellule de prison «organisé ou motivé des personnes afin de perpétrer des actes terroristes» et «fourni de l'assistance ou facilité la réalisation d'un acte terroriste». Concernant les attentats de Bali qui avaient fait 202 morts le 12 octobre 2002, Bachir est soupçonné d'être impliqué de façon moins directe, en ayant donné un feu vert tacite, une accusation relevant du code pénal.