Ecriture De nombreux livres sur l?histoire de la Révolution du 1er-Novembre 1954 ont fait leur apparition ces dernières années sous forme d'autobiographies, de témoignages, d'études et d'analyses. L'intérêt pour l'écriture de l'histoire du mouvement national et de la Révolution du 1er-Novembre a commencé dès les premières années de l'indépendance avec notamment Mohamed Chérif Salhi, qui a édité en 1965 Décolonisez l'histoire, puis fut suivi du livre de Mustapha Lachraf intitulé L'Algérie, nation et société qui rassemble tous ses articles écrits dans les années 1950 sur le mouvement national. D?autres écrivains suivront dans les années 1970, parmi lesquels Mahfoud Kheddache avec Histoire du mouvement national et Mohamed Harbi avec Les Origines du Front de libération nationale en 1975. Dans les années 1980, ce sont les acteurs de la Révolution, ces fils du mouvement national et artisans du déclenchement de la Révolution de 1954 qui font leur apparition dans le monde de la publication. Parmi ces livres, l'on compte des témoignages ou de longs entretiens avec les précurseurs du mouvement national, à l'exemple des Mémoires de Messali El-Hadj dans la prison Barberousse préfacé par Ahmed Ben Bella, paru à Paris aux éditions Lattes en 1982 ; l?on retient également Mémoires d'un combattant de Hocine Aït Ahmed, paru en France en 1983. Cependant, en dépit des événements sanglants qu'a connus l'Algérie du fait du terrorisme, les années 1990 connaissent une période de renaissance de l'écriture sur la Guerre de Libération visant à défendre les acquis de la nation. Mohamed Corso écrira ainsi une importante thèse sur le mouvement des réformateurs et l'association des ulémas musulmans, traitant de la place de l'islam dans le nationalisme populaire algérien. Dans le même contexte, le témoignage de Djamila Omran, Des Femmes algériennes en guerre, est édité à Paris. En 1995 paraissent les livres de Rédha Malek L'Algérie à Evian aux éditions Lucy, Le Journal de Ali Kafi aux éditions Casbah et Mission accomplie de Saâd Dahlab aux éditions Dahlab. D'autres témoignages seront apportés par les amis de la Révolution algérienne, ceux qui ont partagé la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance comme Jacques Charby, qui a publié récemment un livre intitulé Les Porteurs d'espoir. Un autre livre-témoignage sera publié prochainement par une militante de la Fédération de France, témoin des massacres du 8-Mai 45, Mme Annie Ray Rodriguez, sous le titre Les Origines de la Guerre de libération, les massacres du nord constantinois. Le FLN, histoire et documents de Mohamed Harbi et Gilbert Meynier, et Les Etudiants algériens diplômés des universités françaises de Lary Pierre Villiers sont deux autres ouvrages-témoignages. Mais ceux qui s'intéressent de près au mouvement national sont quelque peu déconcertés par ces hommes qui étaient à l'avant-garde de la lutte et qui, jusqu'à présent, n'ont pas écrit leurs mémoires comme l'ancien président Ahmed Ben Bella, Ahmed Mehri et Salah Boubnider. Selon eux, ces témoignages sont très importants d'autant qu'ils contriburaient à faire la lumière sur une étape de l'histoire de l'Algérie et à servir de référence pour une étude méthodologique de l'histoire au niveau institutionnel.