Depuis que la police de Baton Rouge a confirmé que trois meurtres irrésolus de femmes étaient l'?uvre d'un même assassin, les habitantes de la ville ont peur. Beaucoup de joggers et de promeneuses font des détours pour ne pas s'approcher de l'université d'Etat de Louisiane, près de laquelle deux des femmes assassinées vivaient, bien que les trois victimes aient toutes été attaquées chez elles. La police a expliqué que les traces d'ADN prélevées sur les corps des trois victimes montrent que l'homme qui a tué Pam Kinamore, le 12 juillet 2003 est aussi responsable des meurtres de Gina Wilson Green, étranglée le 24 septembre 2001, et de Charlotte Murray Pace, poignardée le 31 mai 2002. Gina Green, une infirmière de 41 ans, a été découverte étranglée chez elle. Charlotte Pace, une étudiante de 22 ans, vivait dans un appartement tout proche, à l'époque. Elle a été poignardée deux jours après avoir déménagé dans une nouvelle maison. Les deux femmes ne se connaissaient pas. Pam Kinamore, une décoratrice de 44 ans, propriétaire d'une boutique d'antiquités, mariée et mère d'un enfant, a été enlevée chez elle. Le tueur lui a coupé la gorge et a abandonné son corps à 45 km de Baton Rouge, près de l'autoroute n°10. Aucune porte n'a jamais été forcée. Les familles des trois victimes se sont rencontrées pour mettre leurs souvenirs en commun et chercher à savoir si les trois femmes avaient des points communs. Il semble que ce ne soit pas le cas, excepté que Charlotte Pace et Gina Green conduisaient des BMW. Selon les spécialistes, il est possible que le tueur soit familier de ce quartier de Baton Rouge, puisque ses trois victimes ont été attaquées dans un même périmètre peu étendu. Les trois crimes montrent une progression, une augmentation : le fait de poignarder à plusieurs reprises est plus violent que d'étrangler, et l'enlèvement est plus risqué que le fait de tuer rapidement sa victime sur place. Le tueur «apprend» et ses fantasmes empirent. Il est possible que le tueur ait enlevé Pam Kinamore pour éviter de laisser son ADN chez elle, puisque la police avait annoncé avoir lié les deux affaires précédentes grâce à cet élément. Mais cela signifie également que le tueur devient de plus en plus confiant et sûr de lui. Les enquêteurs espèrent que cela va le mener à commettre une erreur. La police a mis à la disposition de la population un numéro de téléphone pour fournir des informations. Des cours d'auto-défense ont été également organisés gratuitement dans cette ville de 230 000 habitants. Une atmosphère de panique et de paranoïa régnait à Baton Rouge. La police n'a pas voulu donner trop de détails sur l'enquête, mais les autorités ont expliqué que les officiers examinaient une trentaine d'autres meurtres de femmes irrésolus depuis dix ans, afin de vérifier s'ils étaient liés. Des recoupements sont également effectués avec des affaires qui se sont déroulées dans d'autres Etats (Texas, Arkansas, Mississipi, Floride et Virginie). Le FBI a été contacté pour aider les enquêteurs. (à suivre...)