Ambition Avant la fin de son mandat, Bush voudrait voir se concrétiser la création d?un Etat palestinien. «Je pense que nous avons une grande chance d'établir un Etat palestinien», a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche avec Tony Blair. «Je voudrais voir cela fait en quatre ans. Je pense que c'est possible», a-t-il estimé soulignant qu?«il est justifié de dire que nous avons de grandes chances d'établir un Etat palestinien et j'ai l'intention d'utiliser les quatre prochaines années pour dépenser l'énergie des Etats-Unis pour créer un tel Etat». Maintenant que le leader palestinien Yasser Arafat n?est plus, depuis jeudi dernier, George W. Bush estime que le moment est venu de reprendre les négociations pour un Etat palestinien, selon la volonté de Washington. Il est utile de rappeler que le président américain avait refusé de négocier avec le défunt Arafat, lors de son premier mandat. Pourtant, ce dernier a été élu président par une majorité des électeurs. Il faut savoir que la date de 2005 était jusqu'ici évoquée pour la création d'un Etat palestinien, mais Bush l'avait remise en cause au printemps dernier. Hier, Bush et Blair ont insisté sur l'importance pour «les Palestiniens de mettre rapidement en place des institutions démocratiques». D?ailleurs, Bush appelle Israël à coopérer dans ce sens. Il conditionne, toutefois, la paix au Proche-Orient par la volonté des Palestiniens de «bâtir une démocratie et de la volonté d'Israël de les y aider», a-t-il déclaré. Pour lui, il s'agit de créer «un Etat démocratique, indépendant et viable pour le peuple palestinien» et d'assurer «la sécurité d'Israël en tant qu'Etat juif», a-t-il souligné. Dans ce sens, il a considéré que l'objectif de deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité ne peut être atteint que par la voie de «la démocratie, la réforme et l'Etat de droit». Questionné sur l'éventualité de la reprise par Israël des négociations de paix avec les Palestiniens et de ses intentions de geler l'expansion des colonies juives en Cisjordanie, Bush a éludé la question pour dire que la paix est entre les mains des Palestiniens et des Israéliens. Tony Blair a supputé, de son côté, que la paix entre les Israéliens et les Palestiniens ne serait possible qu'avec deux «Etats démocratiques». A la suite de cette rencontre entre Bush et Blair, il a été décidé que «le secrétaire d'Etat américain Colin Powell se rende en Israël et dans les territoires palestiniens», a indiqué hier un haut responsable du ministère américain des Affaires étrangères sous le couvert de l?anonymat. Par ailleurs, le département a fait savoir que le «quartette» sur le conflit israélo-palestinien (Etats-Unis, Russie, Nations unies, Union européenne) pourrait se réunir en marge de la conférence internationale sur l'Irak prévue les 22 et 23 novembre en Egypte. Le «quartette» est le parrain de la «feuille de route» et du plan de paix, actuellement dans l'impasse, mais que Washington espère pouvoir relancer avec une nouvelle direction palestinienne.