C?est déjà la fin du ramadan et on aurait cru que ç?en était fini de la flambée des prix. En effet, même si le constat a été fait que les prix étaient plus accessibles cette année que les précédentes, il reste que certains produits nécessaires étaient trop chers. Ainsi, la tomate a atteint 120 DA le kg alors que la viande a été vendue à 900 DA le kg. Les bourses ne sont cependant pas au bout de leurs peines. Elles ont du se délier souvent ces derniers jours pour les achats de l?Aïd : vêtements et ingrédients nécessaires pour la confection des gâteaux. «C?est cher ! Tout est cher, c?est excessif», s?écrie désespérée Zakia, femme au foyer de 50 ans. Elle ajoute : «Je n?ai acheté que de petites quantités de quelques produits, sinon c?est la ruine. Je ne peux pas me permettre un kilo d?amandes pour les gâteaux de l?Aïd, comme je n?ai pas pu me permettre un kilo de viande pour le ramadan.» Zakia se tait, puis lance en soupirant : «Puisse Dieu nous aider à ne pas perdre la raison.» Il est vrai que les commerçants ne ratent aucune occasion de se remplir les poches, quitte à saigner les citoyens. Ainsi, le prix des amandes, indispensables pour les gâteaux de l?Aïd, a grimpé les derniers jours du ramadan pour atteindre 880 DA alors qu?il était à 600 DA. Force est alors de se rabattre sur des substituts, cacahuètes et éventuellement noix de coco. Quand aux traditionnels vêtements neufs à offrir aux enfants, c?est une autre paire de manches. S?il fut un temps où les parents se faisaient un plaisir de faire les boutiques avec leurs enfants, maintenant, c?est devenu une véritable corvée et parfois même un supplice pour de nombreux mères et pères de familles qui se retrouvent devant le douloureux dilemme : priver leur progéniture ou alors se ruiner et s?endetter. Il est vrai que des chaussures à 3 000 DA et une tenue à 9 000 ne sont pas à la portée du fonctionnaire. «Comme chaque année, chacun de mes enfants a le droit de choisir entre une belle paire de chaussures, un beau pantalon ou une belle veste, car je ne peux pas offrir à chacun une tenue complète qui coûterait dans les 15 000 DA», confie un père de famille rencontré devant un magasin en compagnie de sa famille. Il précise en souriant : «Ils sont jeunes, vous savez, un petit quelque chose leur fait plaisir !» Sa femme intervient : «Sinon, il y a les magasins de friperie où l?on trouve de tout et beaucoup moins cher.» Il faut dire que les friperies arrangent bon nombre de personnes.