Ambiance La crise est-elle aux portes du Mouloudia d?Alger après l?humiliante défaite face à la JS Kabylie (1-6) ? Les dirigeants du club en tout cas, à leur tête le président Messaoudi, ne veulent pas entendre parler de cela. Messaoudi et son proche vice-président, Tourqui, en ont vu pire : la relégation. Alors un carton historique qui traînera longtemps au dos des Mouloudéens, ce n?est pas aussi grave que le penseraient certains. Ce qui est certain, c?est que Messaoudi, qui était de retour vendredi dernier (jour de la défaite) d?une omra, est décidé à frapper fort une fois que l?enquête qu?il a décidé de mener aboutira. Une enquête qui devra lever le voile sur ce qui s?est passé à Tizi Ouzou, que ce soit sur le plan tactique ou au sein du groupe où on évoque déjà des histoires de clans ou une ambiance minée par certains cadres en perte de vitesse. Toujours est-il que samedi soir, dernier jour du ramadan et veille de l?Aïd, la colère était à son comble à la villa de Chéraga, siège du club, où de nombreux supporters et proches du Doyen s?étaient rassemblés. Au même moment, Messaoudi réunissait Farhi, l?adjoint de Mehdaoui (parti à Tlemcen pour les fêtes après avoir annoncé sa démission à la presse) et tout le staff dirigeant pour débattre de la situation préoccupante que traverse l?équipe. Cette réunion extraordinaire a duré deux longues heures, à l?issue desquelles plusieurs décisions ont été prises. Entre-temps, les supporters, bien que gardant beaucoup de correction, n?ont pas été tendres avec leurs dirigeants dans leur manière de gérer le groupe des joueurs, mais surtout, ils n?ont pas épargné certains joueurs justement qu?ils ont accusés de trahison. Chacun des intervenants a essayé d?avancer les arguments ou les raisons de ce naufrage, mais aucun n?a été convaincu tant l?ampleur du score a laissé planer le doute. En gros, les fans mouloudéens ont accusé trois ou quatre joueurs coupables à leurs yeux de miner l?équipe de l?intérieur l?empêchant de s?épanouir, voire de tourner en rond. Et le chef de file de cette «bande» n?est autre que Benali, le Del Pierro des supporters ! Inimaginable, mais la réalité est là : celui qui a tant donné au club depuis plus de quatorze ans est accusé de perturbateur. Affaire à suivre. Las d?attendre le président, les supporters ont ont dû quitter les lieux vers 23h 30, mais avec la ferme intention de revenir à la charge dans les jours à venir. Pour ce qui est des premières explications du président, il s?agit d?une démobilisation totale des joueurs à la veille de leur match avec la JSK. Au moment où les Canaris étaient en mise en vert durant 48 heures, les joueurs mouloudéens étaient persuadés qu?ils n?allaient pas jouer ce match à cause du deuil décrété après la mort de Yasser Arafat. Ajouter à cela plusieurs absences, la fatigue due à la répétition des matches (6 durant le ramadan), la baisse du volume de travail et l?hygiène de vie quelque peu farfelue de certains joueurs et la catastrophe est vite arrivée. En un mot : un manque flagrant de professionnalisme? Quant à l?entraîneur Mehdaoui, il n?est pas question qu?il quitte le club de cette manière. Il devra établir un rapport technique et circonstancié sur l?avant et l'après-match contre la JSK. Une réunion entre le boss du Doyen et Mehdaoui est prévue aujourd?hui, après la reprise des entraînements. Il n?est pas à écarter que Mehdaoui soit reconduit compte tenu des proches échéances que sont le match avancé de championnat, jeudi à Boumerdès (à huis clos) contre l?USM Annaba et la rencontre aller de Champion?s League arabe contre le Zamalek au Caire, le 24 de ce mois. Contacté par nos soins, Mehdaoui n?a pas écarté cette éventualité tout en restant prudent dans ses réponses. Il dira : «Je ne veux pas que l?équipe soit déstabilisée. J?endosse en toute responsabilité ce qui s?est passé et je suis prêt à toute éventualité avec les dirigeants que je rencontrerai demain (contact hier soir). Mon sort dépendra de l?entrevue que j?aurai avec le président, mais je souhaite que tout se passe positivement pour le bien de l?équipe. Ce qui est certain, c?est que beaucoup de choses changeront si je demeure à la tête de la barre technique. Des décisions importantes interviendront, soyez-en sûr !» Voilà en gros ce qui s?est tramé dans la maison mouloudéenne où l?Aïd a été plus que morose avec les piques et autres blagues des supporters rivaux.