L'Algérie est un pays de montagnes, de plaines, de déserts... C'est un pays où se côtoient villages, hameaux, bourgs, villes, de moyenne ou de grande importance. L?histoire retient surtout le nom des grandes villes, de l?Antiquité à nos jours, comme Alger (Icosium), Constantine (Cirta), Annaba (Hippo Regius) ou Skikda (Rusicadae). Mais on cite aussi des villages, tels que Tala (un mot signifiant «fontaine» en berbère) où Jugurtha cachait son trésor de guerre. On cite aussi, dans les Aurès, Bagaï ? aujourd'hui Qasr Baghaï ? où les donatistes, schismatiques chrétiens, s'étaient retirés lors des persécutions romaines... Plus près de nous, on cite Soumer, village d'origine de Lalla Fadhma N'Soumer, héroïne de la résistance algérienne à la conquête française. Et plus proche encore, les villages de Kabylie, des Aurès, de l'Ouarsenis, de toutes les montagnes d'Algérie, en guerre contre le colonisateur ! Et rendons cette justice à la campagne et à la montagne : beaucoup de villes ont d'abord été des villages... Qu'il s'agisse du berbère adrar ou de l'arabe djebel, la montagne a toujours été symbole d'élévation, au propre comme au figuré. Elle représente, aussi bien dans les proverbes que dans les poésies, l'honneur, le combat pour la liberté, le refuge de l'identité nationale quand celle-ci est menacée. Les chants patriotiques, eux, évoquent toujours la montagne comme le symbole de la résistance et du combat pour la liberté et l'indépendance. Dans la langue populaire, adrar et djebel signifient aussi «chose extraordinaire, chose difficile».