Histoire Le site de la ville a été occupé dès la période préhistorique, ainsi que l?attestent les célèbres escargotières ? immenses amas de coquilles laissés par les premiers habitants. Si Constantine est considérée comme l?une des villes les plus constantes du Maghreb ? elle est non seulement très ancienne, mais elle assume aussi, depuis toujours, les fonctions de grande métropole ? c?est sans doute grâce à son site ou, pour être exact, à son rocher. Cette barre calcaire, pleine de cavités, est coupée en long par le Rummel. La ville prend la forme d?un trapèze dont les angles sont orientés vers les quatre points cardinaux : elle est entourée par le canyon du Rummel dont le lit de l?oued, qui porte le même nom, serpente dans un ravin profond, pareil, comme on l?a souvent dit, à un serpent qui roule au pied de la ville? Les gorges, qui suivent toute la face orientale du rocher, sont longues d?un kilomètre et demi environ : on les découvre du haut des ponts de Sidi Rached et d?El-Kantara ou alors en traversant les passerelles de Sidi M?cid et de Mellah qui, aujourd?hui, relient la vieille ville à la ville moderne. Le site de la ville a été occupée dès la période préhistorique, ainsi que l?attestent les célèbres escargotières ? immenses amas de coquilles laissés par les premiers habitants. A Constantine aussi, on a retrouvé de nombreuses peintures rupestres ainsi que des inscriptions libyques. L?art berbère y est encore représenté par de nombreuses poteries décorées, d?une grande beauté. Si dans l?antiquité, Cirta a été rendue célèbre par le grand roi Massinissa qui en a fait sa capitale, elle était connue bien avant. Les Phéniciens ont occupé le site et c?est sans doute à eux que l?on doit le nom antique de la ville : Cirta, mais cette origine du nom a parfois été contestée et un nom phénicien pour la ville a été avancé : Sarim Batim. Cirta est devenue, au IIe siècle avant J.-C., la capitale de royaumes numides, d?abord celui de Syphax, puis de son adversaire Massinissa qui l?a vaincu. Micipsa en a hérité puis Jugurtha. C?est cette ville que les Romains appelaient Cirta Regia, c?est-à-dire Cirta la Royale. On ignore si la ville actuelle a été construite exactement sur le site de cette cité antique. Après la défaite de Jugurtha, la ville, comme le reste de la Numidie, est annexée par les Romains ; elle prend le nom de Colonia Cirta. Devenant la capitale de la confédération cirtéenne, elle comprenait les villes de Mila (Milev), Collo (Chullu), Skikda (Rusicade), puis Cuicul (Djemila). Après l?insurrection de 391, Maxence la fait raser. L?empereur Constantin le Grand (306-337) la reconstruisit : les habitants, en reconnaissance, lui donnent le nom de son bienfaiteur : Constantina. Au Moyen-Age, elle tombe sous la domination de divers royaumes, puis au XVIe siècle, elle est prise par les Turcs et devient le chef-lieu du beylik de l?Est, englobant les villes de Annaba, Batna et Sétif. Les Français ont tenté de la prendre en 1836, mais ils ne réussissent à y entrer que l?année suivante. Comme toutes les villes et tous les villages d?Algérie, Constantine a ses légendes et ses mythes. Dans cette série, nous nous intéresserons à celles relatives à l?oued Rummel et à ses gorges, aujourd?hui encore principales attractions de la ville. (à suivre...)