Portrait Agée de 40 ans, mère de quatre enfants, elle est secrétaire dans une entreprise pharmaceutique publique. Pour attirer l?attention des futures mamans, dit-elle, elle décide de nous confier sa déception quant à la nourrice qui était censée garder son dernier enfant, «A la naissance de mon enfant, j?ai sollicité près de trois membres de ma famille. Les réponses étaient toutes négatives. Les personnes en question avançaient de multiples prétextes. Pour les uns, c?est le manque d?espace qui pose un problème, alors que pour les autres, c?est l?incapacité physique qui est, plutôt, mise en relief», raconte-t-elle. Après un temps d?hésitation et de réticence et deux ans de mise en disponibilité, Saléha finit par se rabattre sur l?ultime solution qui lui restait. Elle s?est mise, donc, à la recherche d?une nourrice pour son enfant. Une tâche que notre interlocutrice avoue ne pas être de tout repos. «Il est très difficile de se fier, uniquement, aux témoignages qui sont dans leur quasi-totalité rassurants de la part des familles qui ont dû faire garder leurs enfants par certaines nourrices», explique-t-elle. Ainsi, après les négociations du salaire et la charge horaire, Saléha finit par confier son enfant, âgé, à l?époque d?à peine deux ans, à Hafidha, une nourrice qu?une collègue lui a conseillée. «Les premiers jours, j'admets avoir été satisfaite de son travail, car tout semblait marcher comme sur des roulettes. A commencer par l?hygiène de mon enfant, au manger et autres? Jusqu?au jour où mon fils a eu un sérieux coup de froid. Pour atténuer sa fièvre, Hafidha lui fait avaler un médicament qui calme la fièvre sans se référer à moi ni à un médecin. Ce médicament a occasionné à mon enfant une forte allergie», s?indigne-t-elle, Aujourd?hui, le fils de Saléha a trois ans et elle vient de l?inscrire dans une crèche. «Cet endroit me procure une certaine sérénité et confiance», dit-elle soulagée. A la question de savoir pourquoi n?a-t-elle pas fait garder son enfant par ses parents ou ses beaux-parents, elle répond : «Quand on fait des enfants, cela veut dire qu?on peut les assumer. La grand-mère a pris soin des siens et veut, peut-être, profiter, maintenant, de son temps libre. Au début, il est vrai que mon mari avait supposé que sa mère serait toute disposée à garder notre enfant. Une conviction qui s?est vite dissipée avec le refus de celle-ci.»