Une Algérienne de 21 ans, qui avait tué son nourrisson par peur des représailles familiales après avoir accouché en secret, en janvier 2003 à Montpellier, a été condamnée, hier, mercredi, à cinq ans de prison avec sursis par la justice française. Evoquant un «drame de la misère sociale et culturelle», l'avocat général de la Cour d'assises avait requis cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, à l'encontre de l'accusée qui comparaissait libre. Elevée de façon autoritaire en Algérie, elle avait été envoyée à Montpellier par ses parents, quelques mois avant le drame, afin de l'éloigner d'une fréquentation masculine. Recluse chez sa s?ur dans un quartier populaire, cette jeune femme s'était alors efforcée de cacher sa grossesse, alors qu'elle avait appris, au hasard d'une conversation, que l'absence de ses règles signifiait qu'elle était enceinte. Un matin, elle accouche, seule, dans la baignoire de l'appartement et, paniquée, dépose sur le rebord de la fenêtre le nourrisson, enveloppé dans une serviette. Le bébé a chuté de deux étages, avant d'être retrouvé par des passants, en état d'hypothermie, dans la neige. Il devait décéder quelques heures plus tard. Selon les experts, la jeune mère, souffrant de son isolement affectif, avait construit un «déni de grossesse» et son discernement était fortement altéré au moment des faits.