Duel Un nouveau second tour a été exigé vendredi pour décembre prochain par le candidat de l'opposition, Viktor Iouchtchenko, après une rencontre avec son rival Viktor Ianoukovitch, le président sortant Leonid Koutchma et des médiateurs étrangers. Cette rencontre, la première depuis le début de la crise, était censée ouvrir la perspective d'une issue pacifique à la crise, alors que des dizaines de milliers de manifestants des deux camps avaient envahi les rues de Kiev. «Trois semaines après le second tour le 21 novembre, nous considérons que c'est une date correcte pour organiser un nouveau second tour», a déclaré à des journalistes M. Iouchtchenko. «Nous nous réservons quelques jours pour le processus des négociations, si Ianoukovitch veut faire traîner les choses, nous passerons alors à l'action», a-t-il ajouté devant une centaine de milliers de partisans réunis sur la place de l'Indépendance à Kiev. Le candidat de l?opposition se montrera intransigeant sur les tenants des débats à engager avec Inoukovitch. «L'organisation d'un second tour de scrutin le 12 décembre, c?est tout», dira-t-il. Des propos qu?il tiendra peu après que le chef de l'Etat ukrainien sortant Léonid Koutchma eut annoncé la création d'un groupe de travail pour régler la crise politique en Ukraine. Il s?agit, selon lui, de trouver une solution pacifique pour éviter une escalade du conflit et un bain de sang. Sur ce plan M. Ianoukovitch, vainqueur contesté de la présidentielle, et M. Viktor Iouchtchenko, son adversaire pro-occidental, sont également tombés d'accord pour rejeter tout recours à la force. Le sort de l?Ukraine semble cependant suspendu au verdict de la Cour suprême qui doit examiner, lundi prochain, la plainte déposée par l'opposition concernant des fraudes lors de l'élection présidentielle. Par ailleurs, la situation dans ce pays ne laisse personne indifférent. L?Union européenne accorde une importance capitale à la façon dont sera réglé cet épineux problème. Le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, venu à Kiev pour tenter de dénouer la crise, a prévenu vendredi le pouvoir ukrainien que la qualité des relations avec l'UE dépendait de son respect des normes démocratiques. Parallèlement, le président américain George W. Bush a formulé l'espoir qu'une solution puisse être trouvée à la crise tandis que le président français a souhaité un accord politique pour éviter «un drame». Le président russe Vladimir Poutine réitérera, pour sa part, son soutien à M. Ianoukovitch, l'ayant déjà félicité pour sa victoire. Notons que les médiateurs étrangers étaient les présidents polonais Alexander Kwasniewski et lituanien Valdas Adamkus, invités par M. Koutchma, le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana et le président de la Douma russe (Chambre basse du Parlement) Boris Gryzlov.