La lutte risque de s?avérer infructueuse car, dans le bilan récemment établi, il est clairement dit que le taux d?infiltration des essaims a augmenté à la vitesse grand V. C?est ce qu?a indiqué, hier, Abdeslam Chelghoum, secrétaire général du ministère de l?Agriculture, lors d?une conférence de presse animée au siège du ministère. Les cinq wilayas sont Tindouf, Naâma, Tamanrasset, Adrar et El-Oued, le danger étant arrivé par le Sud-Ouest, à savoir la Mauritanie et le Sahara occidental. Les essaims de criquets ont emprunté les couloirs d?infiltration existant dans cette région pour pénétrer en Algérie. Ainsi par les frontières Sud, l?infiltration est de 65%, par celles de l?Ouest de 25% et 10% par l?Est. Le conférencier a ajouté que la lutte engagée par le gouvernement est engagée sur les plans préventif et curatif. Les interventions se font à 75% par voie terrestre et 25% par voie aérienne. Actuellement, 34 avions interviennent pour le traitement des zones infestées. En février prochain, les 48 appareils prévus à cet effet interviendront, lors de la phase printanière, pour le traitement de 2 000 ha/jour. 140 000 agents seront mobilisés pour cette opération qui concernera l?ensemble des wilayas. Le SG du ministère de l?Agriculture a signalé que «pour le regroupement des moyens, des PCW (Postes centraux de commandement de wilaya) sont installés sous forme de PCR (régionaux). Ils engloberont quelques wilayas». La prochaine phase consiste à traiter une capacité de 350 000 ha/jour, dont 48 000 par voie aérienne. Abdeslam Chelghoum a expliqué qu?«à court terme, l?infiltration des essaims de criquets connaîtra une baisse en décembre et ce pour des raisons climatiques». Cependant, la menace persiste du côté ouest. Il faut savoir que «nous sommes passés de 7 000 ha infestés et traités, lors de la période automnale 2003, à 700 000 ha infestés et traités en 2004. A moyen terme, aura lieu un mouvement massif en direction de l?Algérie en provenance de la Mauritanie, du Sahara occidental et du Maroc début mars (2005)», a relevé l?animateur de la conférence de presse. Il s?agira de traiter 3,8 millions d?hectares, de février à juillet prochains. S?agissant de la coopération, l?Algérie a dépêché 27 équipes d?intervention dans les pays les plus touchés (Mauritanie, Mali, Sénégal, Niger, Gambie et Burkina Faso). Pour ce qui est de la coopération internationale, 300 millions de dollars ont été promis à la suite de l?appel de la FAO. A ce jour, les dons sont de 10% seulement, soit 30 millions de dollars. «Beaucoup de promesses, mais qui tardent à se concrétiser.» Bien que «l?Algérie constitue un rempart pour l?Europe contre l?invasion des criquets», il est à noter que Chypre et la Turquie, situées sur la rive nord, sont touchées par le fléau. Lors de la réunion, qui se tiendra à Rome le 29 du mois courant, il sera question de discuter des modalités de coopération. Il est à rappeler que le gouvernement algérien a dégagé une enveloppe de 6,5 milliards de dinars pour la lutte antiacridienne. Celle-ci est appelée à augmenter, selon Abdeslam Chelghoum.