La régression de l'invasion acridienne se poursuit en cette phase automnale qui touche à sa fin, selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslam Chelghoum, lors d'un point de presse qu'il a animé hier au siège de ce ministère. Un peu plus de 1,2 million d'hectares ont été infestés et traités au 26 décembre dernier. Les wilayas d'El Oued, Ghardaïa, Adrar, Ouargla et El Bayadh sont les plus affectées par les infestations ces derniers jours. Si un recul a été constaté au niveau des frontières Sud, il n'en est pas de même aux frontières de l'Ouest. Ainsi, 40% des infiltrations proviennent de cette direction actuellement contre 25% au printemps 2004. Cela pourrait s'expliquer par l'absence de lutte au Sahara-Occidental qui reste la grande inconnue, selon le conférencier. En dehors d'El Ayoun, cette zone conflictuelle n'est effectivement pas dotée d'un dispositif de lutte en raison de son instabilité géopolitique. D'après Abdeslam Chelghoum, une demande a été introduite auprès de la FAO pour lutter dans cette région « par le canal de l'institution onusienne ». Les populations de criquets pèlerins proviennent également de la Mauritanie et du Maroc. Le danger pourrait venir du centre de la Mauritanie qui présente des conditions écologiques favorables à la reproduction de l'acridien. Les Algériens espèrent une persistance de cette situation pour qu'il n'y ait pas un mouvement des effectifs de criquets vers le Nord, soit l'Algérie et le Maroc. Des équipes algériennes, dont 9 de prospection et 70 d'intervention, sont d'ores et déjà à pied d'œuvre en Mauritanie dans le cadre du plan de lutte préventive qui vise à amortir l'avancée de l'acridien vers l'Algérie. Les services concernés par la lutte mettent à profit cette période de régression du fléau pour mettre au point une stratégie de prospection générale des zones à risque avec l'appui du satellite Alsat1, a indiqué le président de la cellule de crise installée au niveau du ministère. Le plateau de Tademaït, situé près du Hoggar, riche en végétations selon des images satellitaires, donc susceptible d'attirer les essaims de criquets, sera « passé au peigne fin », selon lui, afin d'éloigner tout risque d'infestation dans cette région. Interrogé à propos de la procédure de passation des marchés inhérents à la fourniture de produits ou de services liés à la lutte antiacridienne, Abdeslam Chelghoum a reconnu que la procédure classique n'est pas respectée car elle prend beaucoup de temps et il faut faire face à une situation urgente. « C'est tout à fait normal en période de crise », a-t-il estimé. Il a néanmoins complètement exclu le recours à la formule de gré à gré. « C'est une commission ad hoc qui est chargée de ce volet. Les fournisseurs sont consultés et une séance d'ouverture des plis est organisée », a-t-il affirmé.