Entre le 14 juin 1962 et le 4 janvier 1964, treize femmes de la région de Boston (Massachusetts) ont été étranglées chez elles. La police et une partie de la population pensaient que c?était l??uvre de plusieurs tueurs, mais d?autres étaient persuadés que ces meurtres avaient été commis par un seul et même homme. La population l'imaginait comme un monstre bestial, un fou dangereux échappé d'un asile. Pas un «monsieur Tout-le-monde». Après les meurtres de l'Etrangleur de Boston, les autorités et l'opinion publique durent réviser ce jugement : Albert de Salvo était un ancien militaire, bon père de famille et mari aimant, ouvrier travailleur, vivant dans une banlieue calme ; un homme banal en somme. Mais il commit de très nombreux crimes contre des femmes, à cause, selon lui, d'une «énorme pulsion sexuelle...» Les parents d'Albert de Salvo, Frank et Charlotte, avaient cinq autres enfants. Son père, plombier et agriculteur, était un alcoolique violent qui battait régulièrement son épouse et ses enfants. Il vendit même Albert et ses deux s?urs à un fermier du Maine pour 9 dollars et leur mère mit des mois à les retrouver. La famille était pauvre et l?argent de Frank de Salvo était dépensé en alcool. Les enfants eurent souvent faim et leur vie ne devenait agréable que lorsque leur père était en prison. Albert de Salvo devint un délinquant très jeune : son père lui apprit à voler dès 5 ans ! Frank de Salvo amenait également des prostituées à la maison et voulait que ses enfants le regardent faire. Il frappait même leur mère devant elles. Le sexe était omniprésent dans leur petit appartement et le jeune Albert vécut sa première expérience sexuelle vers 6 ou 7 ans. Charlotte de Salvo n'était pas une mère très aimante. Elle sortait souvent le soir et s'occupait mal de ses enfants. Durant son adolescence, Albert de Salvo alterna les périodes sans aucun problème et les délits divers. Il fut arrêté plusieurs fois pour «coups et blessures». Il ne fit partie d?aucun gang bien que cela fût à «la mode» et admit par la suite qu?il n?avait alors par assez confiance en lui pour se joindre à un groupe et «jouer les durs». Il tirait sur les chats avec un arc et des flèches. «Juste avant de décocher une flèche, quand je les tenais dans ma ligne de mire, je ressentais une telle colère en moi que je crois que j?aurais pu les déchiqueter de mes mains. J?ignore pourquoi mais à cet instant précis, je les haïssais et pourtant ces chats ne m?avaient rien fait.» A 12 ans, il fut envoyé dans une maison de redressement mais, selon lui, il en ressortit «encore pire qu?avant». «En réalité, j?y ai appris toutes les perversions sexuelles possibles et imaginables.» Il fugua plus d?une fois pour tenter d?éviter les violences de son père. Ce dernier abandonna finalement sa famille en 1939. Sa mère se remaria en 1945. L?appétit et les capacités sexuelles de Salvo le rendirent célèbre à l?adolescence. Il ne parvenait pas à penser à autre chose qu?au sexe et avait d?énormes besoins. Selon lui, il passa l?été 1948 sur la plage et eut de nombreuses conquêtes féminines, souvent des étudiantes de Boston. Il lui arriva souvent d?entrer par effraction chez des femmes mais il «n?osait» pas encore s?imposer à elles. (à suivre...)