Résumé de la 10e partie Le décès de Joann Graff ne suscita que peu de réaction, car toute l?attention des habitants de Boston (dont J.F. Kennedy était originaire) était focalisée sur la mort de leur président. Plus d?un mois plus tard, le 4 janvier 1964, deux jeunes femmes revinrent à leur appartement au 44A Charles Street, dans le quartier de Back Bay, après le travail. Elles découvrirent avec horreur que leur amie, Mary Sullivan, une secrétaire de 19 ans, qui n?avait emménagé dans cet appartement que depuis 3 jours, avait été assassinée. Elle avait été attachée et étranglée manuellement. Un bas était fermement serré autour de son cou. Une écharpe en soie rose formait un gros n?ud sous son menton. Et un foulard rose et blanc était noué par-dessus. Le tueur avait posé contre ses pieds une carte de v?ux souhaitant une «Bonne et heureuse année». Elle était assise sur son lit, adossée contre la tête du lit, un oreiller sous les fesses, les genoux relevés et écartés. Sa blouse était remontée jusqu?aux épaules. Un liquide poisseux, qui se révéla être du sperme, coulait de sa bouche sur ses seins. Le manche d?un balai avait été enfoncé en elle. L?appartement avait été fouillé, les tiroirs ouverts et leur contenu était éparpillé sur le sol. Des coussins et des chaises étaient renversés dans le salon. Du linge et des serviettes jonchaient la salle de bains. Ce meurtre, peut-être le plus choquant de tous, provoqua la colère, d?une ampleur incomparable, des Bostoniens envers leur police. Les enquêteurs étaient pourtant déconcertés par l?attitude des femmes de Boston qui, malgré la panique provoquée par les meurtres du tueur, continuaient de le laisser entrer dans leur appartement, parce qu?elles le connaissaient ou parce qu?il parvenait à les convaincre de laisser un étranger pénétrer chez elles. Le 17 janvier 1964, lors d?une réunion au sommet, le procureur général de l?état du Massachusetts, Edward Brooke, annonça qu?il s?investissait totalement dans cette affaire et en faisait sa toute première priorité. Brooke, le seul procureur général noir du pays, était un homme déterminé. Le risque politique était énorme pour lui, car il risquait sa carrière si l?étrangleur n?était pas appréhendé. Il décida de créer un groupe spécial qui coordonnerait les activités des différents départements de police : l?étrangleur avait commis ses meurtres dans cinq juridictions différentes? qui ne partageaient que rarement leurs informations. Une équipe allait être assignée en permanence sur cette affaire et uniquement sur cette affaire. De plus, l?équipe spéciale de Brook devrait calmer les journaux. Deux reporters féminines du Record American avaient révélé les erreurs du Département de Police de Boston, l?accusant «d'inefficacité extrême». (à suivre...)