Résumé de la 4e partie Omar a pris rendez-vous avec le médium de S. qui, dit-on, établit le contact avec les morts. Il s'y rend avec sa mère, sa s?ur et sa tante paternelle. Il y a du monde dans la cour de la maison de Si El Hadi. Des hommes et des femmes venus consulter le médium. ? Il faudra attendre votre tour, dit une femme au petit groupe. ? Nous venons de loin, dit Omar, et puis nous avons pris rendez-vous avec Si El Hadi. Mais il faudra patienter près d'une heure, avant que la porte de bois du modeste logis de Si El Hadi s'ouvre. Il reconnaît Omar et l'appelle. ? Il vient de loin, dit-il aux autres visiteurs, et puis il a pris rendez-vous. Il le fait donc entrer chez lui, ainsi que sa mère, sa s?ur et sa tante. La pièce dans laquelle ils se trouvent est assez grande. Elle est divisée en deux parties par un grand rideau de toile. En face du rideau, il y a, à même, le sol, trois matelas d'éponge, recouverts de couvertures usées. Si El Hadi se retourne vers les trois femmes. ? Ce que vous allez entendre est très impressionnant... êtes-vous sûres de supporter une forte émotion ? ? Oui, disent Ouardia et Fatima. ? Et toi, dit-il à Samia, qui n'a rien dit. ? Oui, dit-elle, je supporterai... L'homme hoche la tête et demande aux quatre personnes de s'asseoir. Tout le monde prend place. ? Je vous demanderai de garder le silence, dit Si El Hadi. Ce n'est que lorsque je ferai signe que l'un de vous appellera le défunt et l'interrogera. Qui veut le faire. ? Moi, dit Fatima. Le défunt est mon frère. ? Bien, dit Si El Hadi, alors à partir de maintenant, plus personne ne parle. Surtout avant que l'esprit n'arrive. On risque de l'effrayer et de le faire partir. lI ajoute, en souriant : ? Les morts, comme les vivants sont très susceptibles... Il s'assoit, lui aussi, à même le sol, les jambes croisées, en face du rideau, donnant ainsi le dos au groupe. Il reste un long moment immobile, comme s'il méditait. L'atmosphère devient brusquement très tendue et on sent comme un vent froid entrer dans la pièce qui est, pourtant fermée. Il n'y a même pas de fenêtre ! A moins qu'il n'y ait une ouverture derrière le rideau mais il semble que non, selon Omar qui, la première fois qu'il est venu, a fait le tour de la maison. Si El Hadi lève brusquement la main et dit : «Appelle ton frère !» Fatima est effrayée mais elle obéit : ? Salah, Salah, mon frère, dit-elle, la voix tremblante d'émotion, m'entends-tu ? Le silence retombe sur la pièce. ? Appelle encore, dit Si El Hadi, parle plus fort. Elle appelle de nouveau. On entend alors comme un bruit furtif derrière le rideau. (à suivre...)