Donne Dans ce roman, l?auteur s?exhorte à dépasser l?écriture d?urgence tout en évitant de ne pas sombrer dans l?oubli de la tragédie qui marque le pays et le peuple. Sans entrer dans les détails de la tragédie qui a frappé le pays durant la décennie noire, le nouveau roman de Mohamed Magani décrit l?une des multiples réalités qui marquaient la fin de ce «cataclysme». L?histoire revient sur les événements en mettant en scène une femme, Myriama, qui est prête à tout et d?une manière sensée à retrouver la tête décapitée de son mari assassiné des années auparavant par les hordes terroristes, une quête qui lui apportera paix et sérénité. L?autre personnage est, cette fois-ci, d?ordre matériel, à savoir la maison de Abdeldjalil où Myriama soupçonne l?existence de la tête de son mari dans les fondations. La boîte aux lettres de cette maison a été installée dès l?érection de ses murs et, ironie du sort, recevait des messages et des offres d?achat émanant pour la plupart de? Myriama. Celle-ci a conquis le c?ur de Abdeldjalil qui n?a pu lui déclarer son amour de peur de perdre sa sympathie. En guise de bonne foi, Myriama, pour ne pas porter préjudice à sa réputation, puisque, obnubilée par sa quête, offrit le corps de Lalia au propriétaire de la maison. Et ce n?est qu?après avoir retrouvé ce qu?elle cherchait que Myriama répondit à l?appel du c?ur de notre héros qu?elle aimait sans oser l?avouer. Une guerre se meurt se veut une manière de voir d?un autre ?il les événements qu?a connus ce peuple sans pour autant en oublier le drame auquel il ne faut pas trop se rattacher et ce, pour faire face aux autres problèmes que connaît le citoyen algérien. Notons que ce roman est, comme le note son auteur, «un livre pour tourner la page et mettre fin à la graphie de l?horreur». Une fin qui porte sur l?espoir comme celui de Myriama qui n?a jamais douté de retrouver la tête de son défunt mari, qu?elle n?aimait pourtant pas de son vivant. Et avec l?espoir naît l?amour. Le titre est porteur de bons auspices. Un titre qui aurait pu être «Une littérature se meurt» ou «Naissance d?une boîte aux lettres», toujours selon l?auteur qui veut, d?une certaine manière, dépasser l?écriture d?urgence. Ce livre a pourtant été précédé de deux autres romans qui décrivent les raisons de l?implosion et ses conséquences. Ils ont pour titre : Le refuge des ruines et Un temps berlinois. Le dernier décrit les nuits de l?exil de nos hommes menacés. Mohamed Magani, ce trilingue romancier-universitaire, membre du parlement international des écrivains, excelle dans la description en mettant au jour quelques phénomènes sociaux en leur créant des terminologies séantes telles que : «garagisme», désignant les locaux des villas destinés à d?autres utilités que les leurs ou «citernage» montrant le pullulement des citernes sur les terrasses et autres «dodanisme» qui montre la prolifération des ralentisseurs pas loin les uns des autres. En sociologie, Magani a frappé juste. Une guerre se meurt Casbah éditions Du même auteur : - La faille du ciel - L?Esthétique du boucher (trad. en italien, en allemand et en anglais) - Un temps berlinois - Le refuge des ruines - Une guerre se meurt - An Icelandic dream Sociologie : Enseignement primaire où en sommes-nous ?