Retrouvailles Khaled est revenu, dimanche soir, dans son bastion d?Oran pour donner son deuxième concert, mais aussi le troisième depuis deux années en Algérie. L?enfant terrible d?Eckmühl et son groupe se sont produits devant un public estimé à plus de 60 000 personnes littéralement surexcitées, dans le site récemment réaménagé du stade Ahmed-Zabana. Et comme il fallait s?y attendre, le gala de Khaled, ponctué par les prestations très applaudies de Cheba Djenet, Boutaïba S?ghir, Nani et Bellemou, a fait «stade» comble, malgré le prix élevé du billet d?entrée (400 dinars) et un service d?ordre débordé. Pour l?accueillir comme il se doit, ses nombreux admirateurs lui ont fait la haie d?honneur, avec, à la clé, des ovations à tout rompre et les youyous poussés par les filles. Jamais de mémoire d?Oranais, El-Bahia n?a réservé un pareil accueil à sa star, son enfant prodige qu?elle a vu naître et qu?elle a perdu dans le maelström du show-biz hexagonal. Aux environs de 13 h, l?immense parvis du stade d?El-Hamri était déjà envahi par des milliers de fans, sous un soleil de plomb. Tous les accès menant au stade du 19-Juin ont été interdits aux automobilistes. Des cars de police, des ambulances et des sapeurs-pompiers sont sur le qui-vive, dix heures avant le début du concert organisée par Timgad Prod, la boîte de Sid-Ahmed Gnaoui, le dernier chouchou du marché de la musique. Les organisateurs de cette soirée ont même été exemptés de payer le cautionnement. «Une faveur décidée par le département de Khalida Toumi», susurre-t-on? Sur scène, Khaled entame son tour de chant avec des tubes à succès comme Qalbi b?gha zarga, Wahran, Wahran, Ya touil ragba et bien d?autres chansons qui feront danser ses admirateurs. Stimulé par un public exalté, Khaled «attaque de front sa chanson favorite Bakhta, reprise en ch?ur par des milliers de voix, donnant ainsi la réplique à l?interprète de l?inégalable Trig lycée ya dallali». «Khaled, nous aimons ce qu?il chante. Il est cool, il est sympa et grand, c?est le king incontesté du raï !», lancent ses nombreux fans en délire. Canalisés par le service d?ordre de Timgad Prod, ils se pressent, survoltés. Certains tentent de s?agripper aux barrières placées devant la scène. Trois jeunes «accros» de Khaled s?évanouissent. ils seront immédiatement évacués vers le CHU tout proche. La fête, quant à elle, bat son plein. Très décontracté, Khaled subjugue la foule déchaînée. Les projecteurs balaient des milliers de corps trempés de sueur. Une folle nuit de raï animée par l?enfant d?El-Bahia. A la fin du spectacle, le stade Ahmed-Zabana déverse des milliers de jeunes qui ont fait la fête. «M?aâlich elmisiria ou Khaled» (cela ne fait rien, la misère et Khaled), lancent à la cantonade les férus, la tête encore pleine de musique au style alambiqué. S?il est une étoile qui est montée, dimanche, dans le firmament d?Oran, c?est bien Khaled.