Médéa I. F., 18 ans, auteur d?un crime, est condamné à 5 ans de prison. Un procès long et très fort en émotions. Les faits remontent au 25 mars 2004. Un jeudi, en fin d?après-midi, F. R., 18 ans, rend son dernier souffle à l?hôpital où il a été évacué en urgence, après avoir été poignardé par I. F. un jeune camarade de quartier, âgé, lui aussi, de 18 ans. L?accusé, après avoir beaucoup parlé, plonge de nouveau dans un silence. Les témoins affluent, voisins, proches et amis. Mais, le plus troublant des témoignages reste celui du père de la victime, qui, avec des mots simples, a ému l?assistance : «Je n?ai rien contre l?accusé. C?est un gosse. Il habite dans mon quartier et, honnêtement, j?ai toujours vu en lui un garçon exemplaire. Il fait ses prières à la mosquée. Il est réservé c?est un garçon sans histoires. Tout ce que je veux savoir, c?est la raison d?un acte aussi ignoble. Pourquoi mon fils adoré est-il mort ? Je veux qu?on libère ma conscience ?» L?avocat de la partie civile, visiblement ému par les mots d?un père brisé par la douleur, prend la parole : «L?accusé ainsi que sa s?ur reviennent sans cesse sur leurs déclarations. En ce qui concerne le port du couteau le jour du drame. Il y a bel et bien eu homicide volontaire, avec préméditation». Le procureur de la République abonde dans le même sens et met en évidence la préméditation du crime : «Il y a eu, en effet, homicide volontaire. L?âme d?un innocent rôde dans cette salle afin que justice soit faite. Monsieur le président, nous faisons entière confiance à votre honorable tribunal. Je réclame la réclusion à perpétuité». Pour sa part l?avocat de la défense, mal à l?aise, a du mal à s?exprimer : «Mon client âgé de tout juste dix-huit ans voulait se défendre. Si vous avez réellement, devant vous un criminel, comment expliquer qu?il n?ait pas pris la fuite après avoir commis son délit ? Au contraire, il a porté assistance à la victime et il est resté à son chevet jusqu?à ce qu?elle rende son dernier souffle, à l?hôpital où l?on a d?ailleurs procédé à son arrestation. Je demande la requalification de l?homicide volontaire en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Je demande à ce que l?on accorde à l?accusé l?acquittement pur et simple. Mon client a 18 ans. La victime en avait 18. Nous avons déjà perdu un jeune garçon. Essayons de sauver celui qui reste.» Au terme des délibérations, la cour rend son verdict : I. F., 18 ans, est condamné à 5 ans de prison ferme.