Guelma Lundi 17 mai 2004. Le tribunal criminel prononce le verdict de deux personnes inculpées dans un meurtre. L?un des deux accusés est un proche de la victime. La cour a bien du mal à maîtriser le brouhaha qui se déclenche à l?énoncé du verdict : F. M., 38 ans, est acquitté, alors que F. B., 30 ans, écope d?une peine de 15 ans de réclusion criminelle, alors même que le représentant du ministère public avait requis la peine capitale à l?encontre des deux accusés. Aussi, outré, il affiche sa désapprobation à l?énoncé du verdict. Il y a deux ans et demi, le 3 septembre 2002, M. L. G., 47 ans, retraité de l?ANP, est découvert ? trois jours après sa disparition ? dans un piteux état à son domicile de Sedrata (Souk-Ahras) : poignardé sur différentes parties du corps, pieds et poings liés, emmitouflé dans une couverture. En effet, dans la nuit du 31 août de la même année, des mains meurtrières ont décidé de mettre fin à sa vie de la manière la plus horrible qui soit. M. F., qui n?est autre que le beau-frère de la victime, se rend chez cette dernière, accompagné de son ami F. B., avec l?intention d?attenter à sa vie. Le mobile du crime ? Un conflit familial qui aurait pour origine une grosse somme d?argent que le beau-frère devait au défunt depuis bien longtemps. Mais est-ce là une raison valable pour aller jusqu?au crime ? Par les temps qui courent, il semblerait que oui, hélas ! Sont impliqués dans cette affaire troublante deux jeunes hommes, D. A. et M. B., dont le rôle a été de faire le guet en bas de l?immeuble, la nuit du drame. Ces derniers, jugés le 11 avril, ont été condamnés à 4 ans de prison pour complicité de meurtre. Question : qui a commis le meurtre, vu qu?ils sont deux à être directement impliqués ? Même si le suspect demeure le beau-frère de la victime, comment expliquer la découverte de l?arme du crime, de taches de sang et de multiples objets de valeur volés au domicile de son ami F. B. ? Un point sur lequel reviennent les membres de la cour et qui met en évidence la culpabilité directe du jeune F. B., âgé de 30 ans? En fait, beaucoup de mystère enveloppe cette affaire aussi complexe que fatigante? Entre autres, des empreintes digitales relevées sur l?armoire et des traces de souliers sur le lit du défunt, qui demeurent non identifiées à ce jour. Tant bien que mal, les avocats du jeune F. B. tentent d?innocenter leur client tout au long du procès. Pourtant que faisait l?arme du crime chez F. B. et comment expliquer la présence de taches de sang et d?objets volés en son domicile ? Certes, selon le mobile du crime, tout porte à incriminer le jeune beau-frère, mais les faits sont clairs aux yeux de la cour, et le seul à être accusé de meurtre n?est autre que son ami F. B. noyé par trop de preuves évidentes. Ainsi, tous les efforts des avocats afin de disculper leur client demeurent vains? Au terme d?un trop long procès, la cour condamne F. B. à 15 ans de réclusion criminelle, alors que le beau-frère du défunt est tout bonnement acquitté !