Interrogation Les parents se demandent souvent où va l?argent des cotisations. Des sommes colossales sont amassées en vue de la réalisation de programmes culturels et scientifiques qui ne voient jamais le jour. En effet, outre les actions sociales et éducatives, l?association des parents d?élèves doit également appuyer l?administration de l?école en consacrant une partie de son «budget» et de ses moyens à l?organisation et à la promotion d?activités culturelles, scientifiques et littéraires, telle la création de clubs scientifiques à l?intérieur des établissements, d?une bibliothèque, à l?achat des livres de lecture ou scolaires, à la programmation de visites (musées, théâtres,?), à l?organisation des fêtes et à la promotion des activités sportives et tout ce qui peut aider l?élève à vivre pleinement sa scolarité et stimuler son éveil. Des espaces d?apprentissage, de création et d?expression qui devraient exister au sein de nos établissements. Il est à noter que ces programmes devraient être établis et définis dès le début de l?année scolaire. Malheureusement, ces animations sont rares et l?organisation de telles retrouvailles relève de l?impossible, car l?activité culturelle est quasi inexistante dans nos écoles. L?absence des parents membres gèle l?argent cotisé, le manque de suivi et de sérieux empêche l?association d?élargir son champ d?actions, d?orienter ses projets et de les mener à terme. «Les clubs scientifiques de l?établissement où j?ai enseigné survivaient grâce aux dépenses personnelles des enseignants et parfois des élèves. L?association des parents d?élèves est restée les bras croisés et nous étions obligés de nous débrouiller seuls», raconte un jeune administrateur qui a exercé dans une école à Alger. «C?était une calamité ! La présidente même de l?association s?est servie de son statut pour falsifier les bulletins de son enfant redoublant qui avait une moyenne de 6/20 pour le faire passer en classe supérieure. C?est une honte ! Nous n?avions droit à rien. Et puis l?association a même détourné l?argent des cours scolaires assurés par les enseignants au profit des élèves, tous cycles confondus, à raison de 1 700 DA/ trimestre et ce chaque lundi et jeudi après-midi.» Notre interlocuteur indique que la plupart des professeurs n?ont pas été payés. «Où est passé cet argent ? Même les cadeaux remis aux meilleurs élèves étaient catastrophiques. Imaginez que des élèves ont reçu des assiettes ! C?est une honte alors que l?argent pouvait permettre l?achat de merveilleux cadeaux.»