Action L?écriture de l?histoire est un acte laborieux qui exige une preuve de sagesse et d?honnêteté. Une conférence portant sur le thème de l?histoire et de la mémoire a eu lieu, mercredi, au Cercle des moudjahidine (sis au square Port-Saïd). C?est autour du livre portant les témoignages du moudjahid, Mohamed Saïki, ayant pour titre Chronique des années de gloire, que s?est articulée la conférence. Paru aux éditions Dar El-Gharb (la version française) et aux éditions Dar El-Ouma (la version arabe), le livre raconte le parcours d?un ancien combattant de la wilaya IV, qu?est Mohamed Saïki et révèle ses différentes expériences au sein de la Guerre de libération nationale, une Révolution qu?il a vécue de l?intérieur. Ont assisté à cette conférence de nombreux moudjahidine de la wilaya IV, au cours de laquelle, l?auteur a présenté son ouvrage à l?assistance. Dans son intervention, le moudjahid a raconté comment il a rejoint la révolution, il a rappelé ses actions au sein de la révolution, ses initiatives, ainsi que ses contacts avec les activistes des autres wilayas ; il a également parlé de ses compagnons, des embuscades, des trahisons? En somme, Mohamed Saïki, d?une voix chargée d?émotions, a évoqué son militantisme, ses convictions, des noms et des lieux. «L?intérêt, voire la fiabilité de l?histoire, c?est lorsqu?on évoque les lieux où s?est tenue l?action, et les noms de ceux qui ont fait l?action», dit-il, ajoutant : «Une histoire sans nom n?est pas une histoire.» La conférence s?est articulée, par ailleurs, sur la nécessité de l?écriture ? et même la réécriture ? de l?histoire, notamment celle liée à la Révolution de Novembre, Youcef Khatib, colonel et ancien chef de la wilaya IV, a mis l?accent sur l?urgence d?écrire l?histoire de l?Algérie. «Il est temps, dit-il, et avant qu?il ne soit trop tard, d?écrire notre histoire, il faut signaler aussi les témoignages des moudjahidine encore vivants, car ceux qui partent emportent avec eux leur histoire, un pan de notre histoire, et c?est pour cette raison que la fondation Mémoire de la wilaya IV travaille de façon à mettre les moudjahidine, ceux qui ont des difficultés à rapporter leurs témoignages par écrits, avec des universitaires pour transmettre leurs récits aux générations futures». Et d?ajouter : «Il faut écrire l?histoire dans la transparence et dans la vérité. Notre travail ne consiste pas seulement à écrire l?histoire mais aussi à la corriger.» Car l?écriture de l?histoire est un acte laborieux qui exige une preuve de sagesse et d?honnêteté. D?autres moudjahidine présents à la conférence ont réitéré l?urgence et la nécessité d?écrire l?histoire de la Révolution de Novembre. Mohamed Saïki reprendra la parole en disant que «chaque moudjahid est une archive, une mémoire, et qu?il est de son devoir de la préserver et la partager avec les nouvelles générations.» Et d?ajouter : «Il ne faut pas aller chercher notre mémoire à travers les témoignages des Français, mais prêter la parole à tous les moudjahidine encore vivants. Car leur témoignage est fiable et authentique.» Selon Youcef Khatib, il y a une tentative, de la part de la fondation Mémoire de la wilaya IV ,de restituer les archives concernant l?histoire de cette région et aussi celle des autres wilayas en guise de complément à tout ce qui a été dit sur la wilaya IV.