Suspense Cela ne se passe qu?en Algérie : les entraîneurs ne sont pas seulement limogés pour leurs mauvais résultats, mais ils risquent de l?être pour avoir contribué à la réussite de leur équipe. Il faut le faire ! Ce sujet est né de la grosse polémique qui entoure, depuis quelque temps déjà, l?avenir de l?entraîneur Noureddine Saâdi à l?USM Alger. Le club de Soustara, qui termine champion d?automne à une journée de la phase aller avec 7 points d?avance sur son poursuivant, la JS Kabylie, risque, selon la rumeur de la rue et certains organes bien «informés», de se séparer de son actuel entraîneur. Pourquoi ? Et pour quelles raisons ? Nul n?est en mesure d?avancer le moindre argument. Saâdi, lui, garde son calme et fait preuve de sagesse, même s?il est resté interrogatif sur les raisons qui ont poussé une partie du public usmiste à demander son départ, vendredi dernier juste avant le début de la rencontre contre le MC Oran à Omar-Hamadi. C?est la seconde fois depuis l?entame de la saison que Saâdi est pris à partie par une frange des supporters. La première remonte au match contre l?USM Annaba, à l?issue duquel le coach des Rouge et Noir a eu une altercation avec un des soi-disant proches du club qui a voulu carrément l?agresser. Saâdi a fini par porter plainte et l?affaire est en cours. Cette fois, c?est la défaite contre le CR Belouizdad qui a encore remis sur scène les anti-Saâdi. L?intéressé, lui, reste zen même s?il ne comprend pas (ou il ne dit pas) ce type de réaction. «Mes entraînements se passent très bien, mon vestiaire respire la sérénité, je n?ai aucun problème avec le président Allik, donc je ne comprends pas l?attitude de ces supporters. Je pense qu?il y a de la manipulation derrière, peut-être que ma tronche ne revient pas à certains. Ce qui est certain, c?est que ceux qui sont derrière cette campagne veulent nuire à la relation que j?entretiens avec le président Allik», explique Saâdi. Mais le plus inquiétant dans cette affaire, c?est le silence observé par les dirigeants usmistes, à leur tête le président Allik, qui nous ont habitués à être plus prompts lorsqu?il s?agissait d?un joueur. Ce n?est un secret pour personne, chez nous, qu?un club est plus attaché à ses joueurs qu?à son entraîneur, mais il y a des situations qui exigent un peu plus de clarté et de rigueur. Cette affaire de départ de Saâdi a trop duré, d?autant qu?elle a été relayée par certains organes de presse qui n?hésitent pas à dénigrer sans raison le technicien usmiste. Certains sont même allés jusqu?à dire que l?équipe peut tourner sans l?apport d?un entraîneur ou que celui-ci est plutôt frileux lorsqu?il s?agit d?affronter des clubs rivaux (CRB, JSK ou MCA) ou bien qu?il cantonne ses joueurs dans des schémas inadaptés à leurs potentialités, etc. N?oublions pas le fait également que Saâdi a entamé des procédures judiciaires contre un hebdo spécialisé d?où l?origine de cet acharnement contre sa personne. Toujours est-il que pour un technicien qui traîne près d?un quart de siècle d?expérience, un solide bagage et des consécrations multiples, sans compter ses contributions dans l?émergence de talents et de surcroît premier avec son club, cela mérite plus de respect et de gratitude. Malheureusement, cette culture est en déperdition dans notre pays d?où la régression générale de notre football.