Aujourd'hui, les enseignants n'inspirent plus le respect, les valeurs sont bouleversées et la violence s'installe à l'école. Cet univers, que les parents souhaitent être un refuge pacifique, est de plus en plus vu comme un milieu de mauvaises fréquentations, voire de fléaux. Il est vrai que rien ne laisse penser, à l?heure actuelle, que nos écoles sont devenues de véritables champs de bataille, au contraire, elles resteraient, dans l'ensemble, un endroit beaucoup plus sécurisé qu'ailleurs dans la société. Cependant, il est connu que la violence exerce une fascination constante sur les élèves tous cycles confondus. D?ailleurs, «quand on leur demande s'ils se sentent en sécurité à l'école, ils se montrent plus inquiets qu'il y a dix ans», souligne Saïd Benamar, professeur de mathématiques dans un lycée de la banlieue d?Alger. La violence a, donc, bel et bien gagné nos établissements. Elle se distingue par des incivilités ordinaires (insultes entre élèves et enseignants, échange de coups entre élèves) les plus fréquemment dénoncées dans le cadre scolaire. Cette situation introduit des tensions et des conflits entre élèves et adultes d'une part, et entre élèves d'autre part, qui iront en s?accentuant entre l'entrée au CEM et les premières années du cycle secondaire, selon les enseignants. Violences entre élèves, agressions contre les professeurs, saccage ou dégradation des locaux scolaires, le phénomène se généralise, non seulement à travers la capitale, mais également sur tout le territoire national. Des solutions à ce problème existent, selon les enseignants et les directions des écoles. Celles-ci doivent comprendre des mécanismes de conseil et de médiation et supposent l'engagement de tous les acteurs activant de près ou de loin dans ce secteur sans omettre, toutefois, de signaler le rôle prépondérant des parents dans l?éducation de leurs enfants.