Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a défendu hier l'idée selon laquelle l'école ne produit pas de la violence. Dans l'exposé qu'il a présenté à l'ouverture de la rencontre organisée par son département et traitant du thème brûlant de la violence dans le milieu scolaire, le ministre de l'Education nationale a estimé que l'école ne produit pas de violence. Elle en est elle-même victime, dira-t-il. Pour Benbouzid, le milieu scolaire n'est pas seul responsable des comportements violents qui tendent à se répéter à un rythme inquiétant dans les établissements d'enseignement. Il n'exclut pas le rôle naturel que doit jouer l'école dans la lutte contre ce phénomène. «Mais seulement avec les moyens de l'école», précisera le conférencier. La stratégie de lutte préconisée par le département de Benbouzid, bien qu'elle n'ait pas encore été finalisée, repose sur un certain nombre de mesures à prendre afin de juguler le phénomène de violence qui s'est installé ces dernières années en milieu scolaire. Parmi les mesures préconisées, Benbouzid a annoncé le recrutement de 10 000 «accompagnateurs pédagogiques», qui seront chargés d'assurer la sécurité des élèves dans et autour des établissements scolaires. Il est attendu, à travers cette mesure, de voir les élèves éloignés des sources de violence qui les guettent à tout moment. L'idée de sécuriser l'environnement de l'élève est née à la suite du constat établi selon lequel l'école subit la violence sociale. La feuille de route de la prévention, élaborée par les services du ministère de l'Education nationale, compte renforcer le programme scolaire par un contenu principalement à vocation citoyenne. Benbouzid a souligné également la nécessité d'associer les parents dans le vécu quotidien de leurs enfants. Le ministre a cependant évoqué quelques facteurs générateurs de violence. Il a cité, pêle-mêle, le non-respect de la réglementation, la surcharge des classes, ainsi que la perception que se font aussi bien les élèves que les enseignants sur des actes de violence au sein de l'école. Benbouzid tient néanmoins à dire que la cause principale des dépassements à répétition dans le secteur tire son origine du climat d'insécurité qui règne aux portes de l'école. C'est vraisemblablement pour cette raison que Benbouzid s'oppose à toute supposée culture de la violence à l'école. Avant la poursute des travaux en ateliers, trois communications ont été faites par des psychologues et autres sociologues auteurs de recherches liées à l'évolution de l'enfant en milieu scolaire ainsi qu'aux rapports élèves-enseignants. Directrice des activités culturelles et sportives et de l'action sociale, Mme Ramki a noté que les collèges d'enseignement moyen sont les plus touchés par la violence. Rejoignant l'avis du ministre, Mme Malika Ladjali a déclaré que «l'école subit la violence, sous ses différentes formes, qui existe dans la société». Sous l'intitulé «Jeunesse, intégration sociale et question de la violence», M. Noureddine Hakiki, sociologue de formation, a abordé la question de l'échelle des valeurs sociales. Pour lui, l'affaiblissement des valeurs sociales n'est pas sans générer des comportements de violence qui ont fini par pénétrer dans écoles. Au cours de son exposé, M. Hakiki a fait une étude comparative qu'il a chapeautée. Ladite étude a abouti, selon le conférencier, à un résultat que d'aucuns qualifient d'inattendu. Elle stipule que les élèves issus de familles socialement aisées ont plus de pulsions de violence. A. Y.