Le phénomène de la violence exercée dans les écoles par les enseignants est interdit, pourtant cette interdiction, basée sur des textes réglementaires, n'est souvent pas respectée malheureusement. "La violence scolaire n'est le produit de l'école, a l'école, on éduque, on apprend aux élèves les bons préceptes", a affirmé, jeudi, le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, lors d'une émission de la Chaîne III, ajoutant que des mesures ont été prises pour rendre l'école "plus pacifique". Pour le ministre, l'école est victime de cette violence, parce qu'elle "n'est pas un lieu clos" dans la société. "Cette violence, nous la constatons de plus en plus dans nos établissements, elle est le fait des élèves entre eux, d'enseignants vis-à-vis des élèves, des enseignants entre eux, de l'administration vis-à-vis des élèves", a-t-il relevé, signalant que c'est un phénomène qui est "de plus en plus répandu dans le monde". M. Benbouzid, qui a fait remarquer que ce phénomène "commence à prendre de l'ampleur chez nous, ces derniers temps", a souligné, dans le même sens, que le ministère de l'Education nationale et la société, dans son ensemble, "doivent s'en inquiéter". Il a relevé, par ailleurs, que cette violence scolaire "est aussi la proie malheureusement d'autres fléaux tels que le tabagisme, la drogue et même l'alcoolisme". "Si on veut s'attaquer au phénomène de la violence dans le milieu scolaire, il faut le faire certes à l'école, mais il faut le faire également à tous les autres niveaux, notamment à la maison", a-t-il dit. Au sujet de la violence exercée par des enseignants, M. Benbouzid, a rappelé que l'interdiction de la violence à l'école est basée sur des textes réglementaires. "Les dispositions réglementaires et législatives sont là pour sanctionner tout dépassement : les insultes, les châtiments corporels, les brimades, les humiliations et ces textes peuvent aller jusqu'aux poursuites judiciaires". "Pour pallier cela, nous comptons organiser des séminaires, des conférences avec le concours des associations de parents d'élèves et du mouvement associatif, et introduire, dans les programmes, des leçons sur les droits de l'enfant et les droits de l'homme", a-t-il encore ajouté. Dans ce contexte, il a annoncé pour cette année l'obligation à tous les établissements scolaires d'avoir une organisation de parents d'élèves. "Cette organisation de parents d'élèves doit faire partie de l'organisation de l'établissement, de la famille éducative pour qu'elle soit co-gestionnaire administrative et pédagogique et nous servir, par conséquent, à contrer cette violence", a-t-il souligné. Sur un autre chapitre et concernant l'élève décédée dans un établissement scolaire à Annaba, le ministre a expliqué que, selon le dossier qui se trouve à son niveau, "il n'y avait pas de châtiment corporel contre cette fille", ajoutant que la justice s'est auto-saisie en ouvrant une enquête et n'a pas encore rendu ses conclusions. M. Benbouzid a affirmé ainsi que l'enseignante incriminée "n'a pas été la cause directe de la mort de la fille" et que la famille avait sa part de responsabilité dans cette affaire, dans la mesure où, a-t-il expliqué, "c'est un enfant malade (épileptique) qui a été totalement délaissé par ses parents divorcés". "Elle est morte malheureusement à cause de son accident épileptique", a-t-il regretté. S'agissant de l'encadrement, M. Benbouzid s'est vanté de la compétence de l'enseignant algérien, regrettant cependant son manque de formation académique. Rappelant que "65% des enseignants du primaire n'étaient pas titulaires du bac, ils ont été recrutés dans des circonstances particulières", a-t-il indiqué, précisant que dans le cadre du programme de formation mis sur pied en leur faveur, 130 000 d'entre eux suivent actuellement des cours du soir. S. H.