Portrait Ali Hamani était un précurseur de la pensée amazighe, demeurée un véritable tabou jusqu'à la fin des années 90. Le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, a appelé les chercheurs et universitaires nationaux à s'intéresser aux personnalités algériennes oubliées ou marginalisées pour les faire connaître à travers leurs ?uvres et leurs contributions. Intervenant à l'occasion de la tenue d'une rencontre sur l??uvre de la personnalité politique et le romancier, le défunt Ali Hamani, natif de la région du Sersou, le directeur de la BN s'est longuement étalé sur l'apport de cet homme politique notamment à travers son unique ?uvre romancière Idriss, publiée dans les années 1940 et qui résume la vision de l'auteur sur certaines préoccupations à l'échelle nationale, maghrébine, arabe et musulmane. Amine Zaoui a indiqué que Ali Hamani s'est intéressé aux questions de l'identité, du nationalisme, de la civilisation arabo-musulmane, des rapports entre l'Orient et l'Occident et ce, à travers la trame de son roman Idriss, dont certains faits se déroulent dans le Rif marocain. L'orateur a souligné que Hamani était un précurseur de la pensée amazighe, demeurée un véritable tabou jusqu'aux dernières années du siècle écoulé. La pensée du défunt Hamani, a-t-il souligné, offre beaucoup de similitudes avec celle de Malek Bennabi notamment pour ce qui est de la modernité, de la modernisation de l'enseignement et de la profondeur de la dimension islamique. Le directeur de la Bibliothèque nationale a regretté l'absence d'une traduction en langue nationale de Idriss, roman présenté par le leader de la résistance marocaine, Abdelkrim El-Khattabi. Il a annoncé que l'institution culturelle qu'il dirige s'attelle actuellement, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tiaret, à traduire cette ?uvre, «compte tenu, a-t-il dit, de toutes les réponses qu'elle donne aux interrogations d'ordres civilisationnel et culturel posées à l'échelle nationale et régionale». Ali Hamani, natif de la ville de Tiaret, a été, dès le début des années 20, un des farouches défenseurs de la question algérienne sur la scène internationale. Il trouva la mort, dans un accident d'avion, en compagnie de membres d'une délégation maghrébine qui a pris part à un congrès islamique à Karachi. C'était un 12 décembre 1948. Sa dépouille mortelle a été rapatriée en 1952 pour être inhumée au cimetière de Sidi M'hamed, dans le quartier populaire de Belcourt à Alger.