Première Cette étude pilote, qui devrait s'étendre à d'autres wilayas, dévoile les caractéristiques des déplacements de la population, données indispensables aux travaux de planification et d'organisation pour toute éventuelle démarche. Près de 65% des Algérois pensent que la circulation dans la capitale est mauvaise et 44% affirment que la qualité des services proposés par les transports collectifs est désastreuse. Au moins 73% des interrogés déclarent que l'aménagement des stations de bus est «majoritairement» défaillant et 38% attestent que la prise en charge de la destination est incorrecte. Ce sont les résultats de l'enquête menée sur les déplacements dans l'agglomération d'Alger rendus publics, hier, lors de la journée d'information qui s'est tenue au ministère des Transports. L'échantillon a touché 5 088 familles. Les questions posées par les 130 enquêteurs (trices) ont permis de reconstituer l'emploi du temps des interrogés, leurs activités et leurs déplacements durant la journée. Par ailleurs, près de 5 millions de déplacements, tous modes confondus, sont enregistrés quotidiennement. Généralement, chaque habitant consacre une moyenne de 83 minutes par jour à son déplacement. Les heures d'affluence signalées sont entre 8 et 9h et 17 et 18h. En revanche, les déplacements diminuent progressivement à partir de 19h. Les principaux flux des déplacements intercommunaux, selon le classement des citoyens, sont entre Mohammadia et Bab Ezzouar, Rouiba et Réghaïa, Bab Ezzouar et Dar El-Beïda. Abordant le volet tarifaire, cette étude révèle que 73% des Algérois jugent les tarifs des taxis excessifs et 56% jugent abordables les prix proposés par le privé. D'ailleurs, le budget moyen consacré par les ménages aux déplacements en transports collectifs et taxis est de 2 000 DA/mois, soit l'équivalent de 9,52% du revenu mensuel du ménage estimé à 21 000 DA et de 20% du Salaire national minimum garanti (Snmg). Une dépense considérée comme élevée, cette situation est imputée à l'absence d'une politique d'intégration tarifaire (tarifs correspondance). Ainsi, les citoyens sont obligés de payer pour chaque voyage effectué. L'enquête constate encore que 2% seulement des Algérois utilisent quotidiennement le train, 2,8% les taxis collectifs, 1,7% les bus et 53% les bus privés. Cette recherche, première du genre dans le domaine, est une démarche louable et augure, espérons-le, une nouvelle stratégie de rapprochement des préoccupations du citoyen. Cependant, il y a lieu d?y relever quelques incohérences, dont quelques-unes ont été soulevées d'ailleurs par les intervenants. Ainsi,certains chiffres ne sont pas précis alors que des questions importantes ont été occultées : quelles sont les lacunes du transport dans la capitale ? Toutes les communes sont-elles bien desservies ? Pourquoi les Algérois ne sont-ils pas satisfaits des transports ??