Le cycle de formation initié par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales au profit des 1 541 présidents d'APC, a repris samedi dernier après une interruption de deux semaines pour cause de l'opération générale du recensement de la population et de l'habitat. La première session, qui a débuté le 22 mars dernier, a été consacrée au thème de la communication et du développement personnel. La présente session portant sur la planification stratégique, ce module porte sur trois thèmes : techniques de planification stratégique, les différents programmes et dispositifs du développement et le processus de mise en œuvre des programmes de développement. Cette deuxième session, qui se déroule au niveau des huit centres (Alger, Oran, Médéa, Ouargla, Tiaret, Annaba, Sétif et Batna, fait partie de l'action et de la démarche du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui permettent aux présidents d'APC de nouer et de valoriser les liens entre la compétence et la continuité du service public. Cette idée de donner aux élus locaux une formation à l'emploi est une initiative qui obéit et répond à ce principe. Et comme l'a souligné le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, au-delà de son rôle politique, "le président d'APC est le premier gestionnaire de la commune". A ce titre, il lui faut, au moins, maîtriser les relations qu'il tisse avec ses partenaires, les techniques de planification et de suivi des projets de développement de la commune et les techniques pour gérer les opérations et les ressources mises à sa disposition. Selon un formateur du centre de Batna où sont en formation les présidents d'APC, venus de 12 wilayas, l'objectif pédagogique du thème relatif à la planification stratégique est avant tout de sensibiliser les maires sur la nécessité absolue de l'outil de planification dans la gestion, à savoir le diagnostic de l'existant, le domaine de l'élaboration de plans, le domaine du suivi de l'exécution, le domaine du contrôle et de l'évaluation et le domaine des décisions correctives qui s'imposent. Dans le cas de la commune, la planification stratégique est un outil qui peut être utilisé pour s'engager activement à préparer l'avenir. Il s'agit, donc, pour le président d'APC de définir les grands axes du plan pluriannuel qui s'étale sur cinq ans, le temps du mandat électoral. Un plan stratégique opérationnel de développement local où seront, notamment cernés et schématisés les moyens de sa mise en œuvre ainsi que toutes les contraintes susceptibles d'entraver sa bonne exécution au niveau des objectifs, particulièrement la fixation des priorités et éventuelles modifications, de l'exécution à savoir la définition de la trajectoire et enfin du suivi et du contrôle. A travers ce module, les maires en formation découvrent que la planification stratégique est un processus permettant de faire le point de leurs communes respectives, de choisir où ils désirent orienter le développement local, et le plus important trouver les moyens d'y arriver. Pour ce faire, le président d'APC, selon les orientations de M. Zerhouni, devra obtenir l'adhésion et la participation de la population à l'élaboration de ce plan pluriannuel pour brosser un tableau de l'avenir de la commune en matière de développement local. Ce processus intègre la commune dans une gestion publique moderne qui va dans le sens du concept du rendement, de la concurrence et de la compétitivité dans le cadre de l'économie de marché. Au centre de Batna, le président de l'APC d'El Hammadia (wilaya de Bordj Bou-Arréridj), interrogé sur l'importance de la planification stratégique au niveau d'une municipalité dira : "La planification stratégique doit être comprise comme étant un processus qui se construit avec la participation de tous les partenaires, notamment les élus et la population et ne doit pas sortir des grands axes du développement durable contenu dans le programme du président de la République". Ce processus requiert le temps nécessaire à l'imprégnation des objectifs et des enjeux, ainsi qu'à l'affirmation d'une volonté politique couplée de moyens humains et financiers adéquats. Pour notre interlocuteur, la coopération entre les élus, les divers segments de la société civile et les experts qualifiés est indispensable. Il explique que dans le contexte de la mondialisation économique, la commune, en tant que levier principal du développement local, devra s'estimer comme : "acteur concerné et touché par les activités de plus en plus nombreuses. Dans ces conditions, la mise en place d'un processus de développement durable au niveau de la commune, où siègent les élus représentant les populations, permet à l'APC de répondre à nombre des exigences, besoins et préoccupations de sa population. Et de fait, les élus locaux alimentent leur crédibilité, leur légitimité, et leur capital confiance". De là, il est à retenir que la qualification de la démarche du développement durable au niveau est une nécessité porteuse de valeurs et de considération. Couplées avec la lucidité qui amène la commune par le biais de ses élus à prendre conscience des avantages que leur offre le processus de planification stratégique, ces valeurs bien cernées dans des objectifs à moyen et long termes, suffiraient au dépassement des difficultés que rencontrent les collectivités locales en matière de développement local.