Les citoyens interrogés se déclarent globalement insatisfaits de la qualité des services de transport dans la capitale. Si 44% des déplacements sont motorisés, 56% des trajets sont, en revanche, effectués à pied. Sur plus de 5 000 ménages interrogés dans le cadre d'une enquête sur les déplacements de la population à Alger, faisant partie d'un programme d'assistance technique de la Banque mondiale, 65% avouent que la circulation est n'est pas fluide. Plus de 44% des personnes questionnées estiment que le transport collectif est également mauvais. Devant une telle situation, 58% des gens de ce même échantillon sont prêts à payer plus cher pour un meilleur service public du transport collectif. Cette enquête, faut-il le souligner, a été réalisée entre février et mai derniers et a couvert les 57 communes de la wilaya d'Alger soit une population de 2,815 millions d'habitants représentant 474 118 ménages. L'aménagement des stations de bus est majoritairement défaillant, estiment 73% des citoyens, qui affichent d'une manière claire leur insatisfaction à ce propos. Les tarifs pratiqués par les chauffeurs de taxis sont globalement jugés hors de portée pour 73% des Algérois sondés. Ces derniers effectuent quotidiennement près de 4,76 millions de déplacements tous modes confondus. Si 44% de ces déplacements se font en modes motorisés, 56% en revanche, sont exécutés à pied. La prise en charge des mouvements motorisés est assurée à 65% soit plus de 1,367 million de personnes/jour par les transports collectifs pour une durée moyenne de 48 minutes. Cette part était, pour rappel, de 53% seulement en 1990. Plus de 29% de ces déplacements se font par voiture particulière soit plus de 608 000 personnes/jour. Or, 5% soit 98 700 personnes prennent le taxi pour une durée moyenne de 42 minutes. Les principaux flux des mouvements intercommunaux se situent entre Mohammedia et Bab Ezzouar, entre Rouiba et Réghaïa et entre Bab Ezzouar et Dar El-Beïda. Il est à noter que les motifs des déplacements sont à 71% obligés à savoir, domicile, travail et études. Les caractéristiques des déplacements effectués dans l'agglomération, objet de cette étude, sont considérées comme indispensables aux travaux de la planification et de l'organisation des différents modes de transport et participent à la prise de décision en matière d'investissement. Les résultats d'une telle enquête permettent, en outre, d'évaluer les déficiences du réseau du transport urbain afin d'arrêter une politique qui répond aux besoins et aux attentes de la population. Sur un autre registre, les conclusions de l'enquête indiquent que le budget moyen réservé par les ménages pour leurs déplacements en transport collectif et en taxis est de l'ordre de 2 000 DA/jour. Ce qui correspond à 9,52% environ du revenu moyen mensuel du ménage qui est estimé à 21 000 DA et à 20% du Salaire national minimum garanti (Snmg) fixé à 10 000 DA. Ce budget mensuel moyen, relève-t-on, dans cette enquête, est jugé élevé notamment pour les couches défavorisées. Il est dû en partie, explique-t-on, à l'absence d'une politique d'intégration tarifaire, à savoir le tarif de correspondance, poussant les usagers du transport collectif à payer pour chaque voyage effectué. Le TRANSPORT COLLECTIF EN CHIFFRES - 2% des personnes sondées utilisent chaque jour le train soit moins de 42 000. - 2,8% optent pour les taxis collectifs - 1,7% choisissent les bus publics - 0,12% soit 2 461 personnes prennent le transport par câble - 53% se déplacent par bus privés - 31% des déplacements motorisés se font sur deux périodes essentielles de la journée : entre 8 et 9 heures (18,33%) et entre 17 et 18 heures (13,03%) - 42% des ménages sont équipés d'un seul véhicule alors que 14% de deux voitures et plus. - Les citoyens interrogés proposent le prix de 18 DA pour la future ligne de métro Haï El-Badr/Grande-Poste et 22 DA pour la future ligne de tramway de Bordj El-Kiffan/Alger-Centre. - Les tarifs pratiqués pour les bus privés sont jugés abordables par 65% des personnes interrogées par 53% pour l'Etusa. B. K.