"Attentat à la pudeur" Les fillettes de 11 et 13 ans font, via leur physique, quelques saisons de plus. Elles savent beaucoup de choses sur les «gestes». Un enseignant en plein milieu de carrière comparaît pour attentat à la pudeur à la suite de nombreuses plaintes émanant de jeunes écolières. Deux d?entre elles, flanquées de leur maman excitée au plus haut point, ont osé raconter tout ce que l?ousted a fait durant les heures d?apprentissage du savoir. Heureusement pour l?inculpé qui risquait une peine de huit mois de prison ferme. Sarah L. et Amina R. n?ont pas franchi la ligne rouge. Selon elles, les attouchements se sont produits au niveau de la nuque, du cou et, à la rigueur, au niveau des mollets lorsque la falaqa était donnée. Naïma Taboudought, la présidente, et Kheloufi, le procureur, ont tendu la perche à Mohamed B., l?inculpé pour qu?il fasse montre de regrets pour ce qui est des châtiments corporels par ailleurs proscrits par le règlement intérieur de l?établissement et la loi tout simplement. Des enfants ont murmuré des «mots», balbutié, marmonné, surtout lorsque les mères présentées au procès «soufflaient» des idées. La juge ne laisse pas faire : «Mesdames vous n?étiez pas en salle de classe avec vos filles. Alors, de grâce.» Les fillettes de 11 et 13 ans font, via leur physique, quelques saisons de plus. Elles savent beaucoup de choses sur les «gestes». Me Bouchina, l?avocat de l?inculpé tout comme sa jeune cons?ur, protestera longtemps : «C?est flou comme montage. Accusé d?être un maître d?école sévère, parfois violent et frisant l?attentat à la pudeur, relève d?élucubrations d?ados au début de la puberté». Me Malika Benantar, le troisième défenseur, s?est bornée à caricaturer les témoignages : «Cela a débuté par une étincelle et a fini fer un brasier», dit-elle avant de demander la relaxe. Me Bouchina avait, il faut le rappeler, souligné les hésitations des deux victimes lorsqu?elles avaient expliqué ne pas vouloir démolir le foyer et la carrière de leur «ousted» père de quatre enfants. Inutile de vous dire que Mohamed a nié en bloc les faits qui lui étaient reprochés du début à la fin, des débats qui ont duré deux heures pleines. La magistrate n?est pas fixée. Elle préfère éviter d?annoncer le verdict sur le siège. Après une semaine de mise en examen, elle inflige une peine de un an de prison assortie du sursis. En guise de boutade Me Houcine Bouchina lâche : «Nous venons de vivre quelques séquences du fameux film : Les risques du métier», oui, Me, mais les maîtres n?ont rien de commun.