Action Le directeur de la Société de panneaux de signalisation routière et de sérigraphie compte continuer son combat et saisir, une deuxième fois, le président de la République, comme ultime recours pour résoudre son affaire. «C?est une affaire d?injustice qui perdure depuis 30 ans. Certains responsables m?ont spolié au nom de l?Etat. On veut vendre ou privatiser mon bien alors que ce n?est pas une entreprise étatique, mais ma propriété, mon enfant», s?écrie Mohamed Chérif Ould El-Hocine, le directeur de la Société de panneaux de signalisation routière et de sérigraphie, lors d?une conférence de presse qu?il a animée, hier, au siège de l?une de ses unités de productions sise à Chéraga. Dans la foulée, il rappelle l?historique de son entreprise et la genèse de l?affaire qui l?oppose depuis longtemps au ministère des Travaux publics. En 1975, Mohamed Chérif Ould El-Hocine fonde son entreprise qu?il baptise Entreprise de panneaux de signalisation et revêtement (Epsr). «J?ai été aidé par certains amis maquisards qui m?ont d?ailleurs conseillé d?investir dans ce créneau. L?APC de Chéraga m?attribue le terrain. J?ai monté mon entreprise avec, au départ, une vingtaine d?ouvriers. A l?époque, les panneaux de signalisation étaient importés, mon entreprise a été pionnière dans le domaine», raconte-t-il. Quelque temps plus tard, il signe une convention avec le ministère des Travaux publics pour approvisionner les institutions publiques. «Mon entreprise a progressé et comptait plus de 250 travailleurs. Les problèmes ont commencé lorsque quelques amis moudjahidine et moi avions décidé d?écrire l?histoire de la Révolution algérienne avec ses points positifs et négatifs, fidèles au serment donné aux martyrs, ce qui a déplu à certaines personnes qui se sont fermement opposées à cette initiative.» Pour appuyer ses affirmations, l?orateur, durant toute sa plaidoirie, a brandi des documents qu?il remettra plus tard aux journalistes. «Je n?invente rien, tout est là. Vous pourrez le constater vous-mêmes. J?ai même été inculpé et condamné, en 1980, par le tribunal militaire de Blida et mis en détention préventive pendant quatre ans pour atteinte à la sûreté de l?Etat ! Pourtant, je ne suis pas un militaire !» Encore plus indigné, Mohamed Chérif Ould El-Hocine lance : «Pendant mon incarcération, ils m?ont confisqué tous mes biens. Un commissaire du gouvernement a été désigné. Ensuite, un arrêté ministériel est établi pour ordonner la transformation de mon bien en entreprise publique ! Pourtant, on ne devait prendre que ma part seulement et ne pas confisquer toute l?entreprise !» Selon l?orateur, ce n?est qu?en 1984 que le tribunal militaire de Blida tranche en sa faveur et reconnaît un non-lieu concernant l?accusation d?atteinte à la sûreté de l?Etat. La même chambre d?accusation ordonne, par un arrêté, sa réhabilitation. «Toute la confusion et l?amalgame viennent du ministère des Travaux publics. Je veux que l?on me rende mon bien. Je fais un pourvoi auprès de la Cour suprême pour demander l?annulation de l?arrêté ministériel, un expert est désigné, ce dernier, après quatre ans, dépose son rapport. La Cour annule, sans renvoi, l?arrêté ministériel et ordonne, en 1997, la restitution de tous mes biens. Allez faire exécuter ce jugement ! Ce n?est pas possible ! Le ministère des Travaux publics est concerné, car c?est lui qui refuse d?exécuter cette décision de justice.»