Résumé de la 16e partie De Salvo expliqua à l?enquêteur comment il avait pu échapper à la police et comment il agissait avec ses victimes. Bailey, intrigué et désirant épargner la vie de De Salvo s?il était bien l?étrangleur, pensa qu?il pouvait exister un moyen de lui éviter la peine capitale. Il appela le lieutenant Donovan et lui annonça qu?il avait un suspect intéressant et qu?il devait lui poser des questions particulières afin d?établir si oui ou non il était bien l?étrangleur. De leur côté, les enquêteurs du «Bureau de l?étrangleur» avaient décidé d?interroger De Salvo : son dossier leur avait été transmis après son arrestation pour les crimes de L?Homme en Vert et il leur semblait être «une personne intéressante». Bailey revint discuter avec De Salvo, son dictaphone à la main, le 6 mars 1965. De Salvo lui expliqua que le détective DiNatale, du Bureau de l?étrangleur, était venu relever ses empreintes digitales la veille, «mais je n?ai jamais laissé aucune empreinte». Bailey comprit qu?il devait se presser s?il voulait sauver la tête de son client. Il lui posa donc les questions proposées par Donovan, dont l?étrangleur pouvait connaître les réponses. Et De Salvo répondit juste. Bailey expliqua plus tard : «Je suis devenu certain que l?homme assis, en face de moi, dans cette pièce sombre, était bien l?étrangleur de Boston. Quiconque a l?habitude des interrogatoires apprend à reconnaître la différence entre un homme qui parle de ce qu?il a vécu et d?un homme qui raconte une histoire qu?il a inventée ou qu?on lui a racontée. De Salvo parlait d?événements qu?il avait vécus. Il n?essayait pas de se souvenir de mots qu?il aurait appris par c?ur, il se souvenait des scènes, il les revivait. Il pouvait se rappeler le moindre petit détail, la couleur d?un tapis, une photographie, l?état d?un meuble. Comme s?il regardait une vidéo à nouveau, il décrivait ce qui était arrivé, généralement avec autant d?impassibilité que s?il racontait ses courses au supermarché.» Il répéta également ses aveux de deux meurtres que ni la police ni les médias n?avaient attribués à l?étrangleur : celui de la «dame âgée», Mary Mullen, 85 ans, morte dans ses bras d?une crise cardiaque alors qu?il l?agressait, le 28 juin 1962 dans Commonwealth Avenue ; et celui de Mary Brown, 69 ans, battue à mort et étranglée dans son appartement de Lawrence le 9 mars 1963. Il décrivit ses deux meurtres avec autant de détails que les autres. D?ailleurs, il se souvenait de tant de détails qu?il permit à la police de vérifier la véracité de ses affirmations. F. Lee Bailey appela le lieutenant Donovan et son collègue, le lieutenant Sherry. Ils se rendirent dans son bureau et, grâce au dictaphone, ils écoutèrent De Salvo décrire le meurtre de Sophie Clark. Il s?était souvenu qu?elle avait ses règles, qu?il avait renversé une chaise, qu?il avait marché sur un paquet de cigarettes d?une marque précise? Sherry vérifia dans le dossier : tout était vrai, même la marque des cigarettes. (à suivre...)