Résumé de la 18e partie Chaque détail des aveux de De Salvo était vérifié. Bottomly, Brooke et Bailey tentèrent de trouver un arrangement quant au sort du jeune homme. Finalement, les membres du «bureau de l?étrangleur» parvinrent à la même conclusion que F. Lee Bailey : De Salvo était bien «l?étrangleur de Boston». Maintenant, il fallait décider de son sort. En dépit de l?exactitude du récit de De Salvo et de son désir d?avouer ses crimes, la police ne possédait aucune preuve directe contre lui. L?étrangleur n?avait pas laissé d?empreinte et les analyses d?ADN n?existaient malheureusement pas encore à l?époque. Bailey, Brooke et Bottomly parvinrent à s?accorder : De Salvo risquait, de toute manière, de passer le restant de ses jours en prison à cause de ses crimes de «l?homme en vert». S?il s?avérait que De Salvo était déclaré apte à être jugé, il serait soumis à un examen psychiatrique afin de déterminer son état mental au moment des meurtres. Si De Salvo était reconnu irresponsable, il ferait des aveux officiels, utilisables devant la cour, mais plaiderait non coupable pour être placé dans un établissement psychiatrique. S?il était reconnu sain d?esprit, il n?y aurait pas d?aveux officiels et toutes les poursuites contre lui cesseraient. De Salvo, sûr de son immunité, accepta la proposition. Le 26 avril 1966, on déclara qu?il était apte à être jugé. Toutefois, à la suite de récentes décisions de la Cour suprême, l?accusation (mettant à profit la démission de Bottomly le 7 avril 1966 à la suite d?un différend avec le procureur général Brooke concernant «l?affaire De Salvo») refusa d?admettre que De Salvo avoue ses crimes en plaidant l?irresponsabilité. Bailey décida, à son tour, de faire volte-face et affirma qu?il allait faire juger De Salvo pour les crimes commis par «L?Homme en vert» : les psychiatres pourraient alors attester de sa démence, sans pour autant que ce diagnostic soit directement relié aux crimes de l?étrangleur ! De Salvo serait alors déclaré dément sans encourir la peine de mort. C?était donc ? fait sans précédent ? à la défense de prouver la culpabilité de l?accusé. Le 9 janvier 1967, Albert De Salvo fut jugé à Cambridge pour les crimes de «L?Homme en vert» (agressions sexuelles et vols à main armée). Bailey choisit d?invoquer la démence de son client. Il présenta pour cela deux psychiatres comme témoins principaux : le Dr Robert Ross Mezer, de Boston, et le Dr James Brussel. Pour eux, De Salvo était un schizophrène paranoïde et les deux spécialistes s?efforcèrent d?intégrer les meurtres de l?étrangleur à son passé psychiatrique. Selon Bailey, lorsque le jury disposerait de tous les éléments se rapportant aux meurtres, il reconnaîtrait la démence de De Salvo, même s?il n?était pas jugé pour les crimes de l?étrangleur. L?accusation affirma, quant à elle, que De Salvo était un psychopathe qui feignait les symptômes d?une maladie mentale dans l?espoir d?être placé dans un établissement psychiatrique. Les jurés notèrent avec attention que De Salvo pourrait alors être libéré quelques années plus tard? Bailey tenta de convaincre le jury qu?il serait utile de placer De Salvo dans un établissement psychiatrique afin qu?il y soit étudié pour permettre une meilleure approche de ce type de meurtre à l?avenir. Selon lui, étudier ce qui avait poussé De Salvo à commettre ces crimes pouvait permettre de «détecter» les problèmes chez les futurs tueurs avant même qu?ils n?agissent. (à suivre...)