Résumé de la 19e partie Le 9 janvier 1967, Albert De Salvo fut jugé à Cambridge pour agressions sexuelles et vols à main armée. Les jurés ne furent pas sensibles à cet argument. Le 18 janvier, ils déclarèrent De Salvo coupable. Bailey expliqua alors que De Salvo avait demandé à être emprisonné à vie : «Il veut que la société soit protégée de ses crimes.» De Salvo reçut cette peine et fut admis ? à son grand désespoir ? à l?hôpital de Bridgewater, en attendant d?être transféré dans une prison de haute sécurité. Le 24 février 1967, il s?échappa de l?hôpital en compagnie de deux autres détenus. On retrouva ces deux derniers 36 heures plus tard, dans un bar de la banlieue voisine. Deux heures plus tard, De Salvo entra dans une boutique de Lynn d?où il appela Lee Bailey pour se livrer. Il avait laissé une lettre sur le lit de sa cellule, dans laquelle il déclarait s?être enfui parce qu?on ne lui apportait pas l?aide psychiatrique dont il avait besoin. Le psychiatre James Brussel était convaincu de la sincérité de De Salvo qui, d?après lui, voulait qu?on l?aide à comprendre pourquoi il avait tué. En réponse, De Salvo fut immédiatement transféré à la prison de haute sécurité de Walpole, une véritable forteresse. Il ne reçut jamais aucun soin et ne fut jamais ni examiné ou soigné par des psychiatres, ni interrogé par des policiers, dans le but de mieux cerner ses motivations et sa façon de faire. Les Etats-Unis connurent malheureusement d?autres cas de tueurs en série (de plus en plus, en fait) et ne purent utiliser les connaissances qu?ils auraient pu acquérir en interrogeant De Salvo. (Il fallut attendre les années 1980 pour que le FBI lance un programme d?interviews avec les tueurs en série, qui se révéla fort utile par la suite). Le 25 novembre 1973, on retrouva Albert De Salvo mort dans sa cellule. Il avait été poignardé à plusieurs reprises au c?ur. Le directeur de la prison évoqua une bagarre et un trafic de drogue auxquels De Salvo aurait été mêlé. On ne retrouva jamais son assassin. En octobre 2000, les familles de Mary Sullivan et d'Albert De Salvo ont décidé de s?unir pour prouver l?innocence d?Albert De Salvo et découvrir l?identité du «véritable Etrangleur de Boston». En octobre 2001, le corps de Mary Sullivan a été exhumé afin d?y prélever «des cheveux, du sperme et de la peau». Le corps d?Albert De Salvo a, lui aussi, été exhumé, pour permettre les mêmes prélèvements. James Starrs, un professeur de sciences forensiques à l?Université George-Washington, dirigeait l?équipe de scientifiques, qui a effectué ces prélèvements. Le 13 décembre 2001, il a annoncé aux médias que les preuves ADN prélevées sur le corps de Mary Sullivan ne correspondaient pas à l?ADN de De Salvo. Il a appuyé sur le fait que cette «preuve» n?innocentait De Salvo que du viol de Mary Sullivan. Mais Casey Sherman, le neveu de Mary Sullivan, a vite sauté sur la conclusion selon laquelle De Salvo n?était pas l?assassin de sa tante et qu?il ne pouvait donc pas être «l?Etrangleur de Boston». Qu?on me permette de donner un avis personnel et d?être très terre-à-terre. Le fait que l?ADN de De Salvo n?ait pas été découvert sur le corps de Mary Sullivan prouve-t-il qu?il ne l?a pas violée et tuée ? Selon moi, non. (à suivre...)