Portraits Djamel et Hocine, deux salariés de l?ECT Centre, sont issus de l?ex-Enapal. Ils ont la nostalgie de cette ère où ils jouissaient d?un meilleur niveau de vie. Agé de 42 ans, Djamel est chauffeur. Il est père de trois enfants et perçoit un salaire de base de 13 000 DA. Il a été rappelé par l?Entreprise de conditionnement et de torréfaction Centre, en 1998. Après avoir passé la période de 1988 à 1997 à l?ex-Enapal, il avait opté pour le départ volontaire moyennant une indemnité d?environ 12 millions de centimes. A l?ex-Enapal, dit-il, c?étaient les meilleures années de sa vie. Avec un salaire de base de 11 000 DA, atteignant les 15 à 16 000 DA net, il pouvait se permettre un niveau de vie correct. En 1998, après sept mois de chômage, il débuté à l?ECT Centre avec un salaire de 8 000 DA. Salaire qui a augmenté depuis 2000. A ce propos, il déclare qu?«au début, durant un à deux ans, il était rare que nous percevions notre salaire à temps. C?est depuis 2000 que les choses se sont améliorées et que nous sommes payés le 22 de chaque mois». Djamel a, par ailleurs, assuré qu?il n?était pas tout à fait au courant de la privatisation de l?ECT Centre. Ce sont des «oui-dire. Cela se limite à une proposition verbale à ma connaissance». «A l?époque de l?Enapal, on vivait sans problèmes. C?est un temps qui ne reviendra pas.» Djamel confie que c?est vers la fin de l?année 1995 et début 1996 que la situation se dégrada. «Nous n?avons pas entendu parler de sa dissolution. Lorsque cela s?est produit en 1997, l?entreprise pouvait rester une année sans rendement et survivre.» «Avec ma situation de père de famille, du temps de l?Enapal, j?aurais eu un bien meilleur niveau de vie. Si je devais comparer, ma paie a diminué.» Hocine, 46 ans, père de quatre enfants, est cadre à l?ECT Centre. Il est syndicaliste au sein de la section affiliée à l?UGTA. Lui, aussi, vient de l?ex-Enapal, où il occupait à ses débuts le poste d?agent d?hygiène et de sécurité. Plus tard, il montera un projet pour l?organisation de la sécurité de l?entreprise. Etant ancien agent de la Protection civile, il formera plusieurs éléments pour le compte de l?Enapal, en 1992-1993. Pour lui, «la dissolution a été comme un cyclone qui a tout emporté». Il confie qu?à l?époque, «l?entreprise avait pour une valeur de 30 à 40 milliards de centimes de marchandise. C?était un signe de bonne santé». S?agissant de la dissolution, le syndicaliste évoque des «bruits qu?on entendait ça et là. On ne voyait pas venir le cyclone. J?ai été mis au chômage, mais je suis resté sur le site pour assurer la sécurité. C?est alors que l?ECT Centre a été créée dès la passation de consignes. C?est l?ancien directeur de l?Enapal qui a repris l?ECT Centre jusqu?en 2000. Lui succéda l?actuel gérant. Au début le salaire à l?ECT Centre était de 8 000 DA pour un cadre et de 6 000 DA pour un manutentionnaire». Actuellement, ce cadre touche un salaire net de 19 000 DA. Il a parlé de la privatisation de l?ECT Centre qui devait être achetée par les travailleurs. Cela s?est passé à l?époque de l?ancien directeur, pour la meilleure offre d?une valeur de 25 milliards de centimes. La seconde a été faite par un particulier pour 16 milliards. Pour se faire, en 1999, les travailleurs, à leur tête l?ex-directeur, ont créé l?entreprise Caltor. Hocine a cotisé avec 8 millions de centimes. A ce propos, il dira : «Notre objectif était de préserver notre emploi et l?entreprise.» Caltor a été dissoute à son tour et les cotisations des travailleurs ont été remboursées. «Le motif avancé était que les adhérents n?étaient pas assez nombreux», a expliqué le syndicaliste. Enfin, ce cadre a déclaré que «dans le cas où l?entreprise sera privatisée, cela ne sera pas facile».