Le n°2 d'Al Qaîda rappelle à Washington toutes les pertes humaines subies en Irak. Le numéro deux d'Al Qaîda, Ayman al-Zawahiri, a promis de venger la mort du chef du réseau terroriste en Irak, Abou Mossaâb al-Zarqaoui, tué dans un raid américain le 7 juin, en guise de première réaction à la mort «du chef du jihad en terre de Mésopotamie», dans une vidéo diffusée vendredi soir par la chaîne satellitaire arabe Al Jazeera. Une kalachnikov à ses côtés et un portrait de Zarkaoui derrière lui, Zawahiri évoque la mort du représentant de l'organisation en Mésopotamie qui est «mort sous un bombardement et non pas en se cachant». Abou Mossaâb al-Zarqaoui avait été tué dans un raid américain le 7 juin au nord de Baghdad. «Quant aux Américains, je leur dis: Oui, le héros courageux Abou Mossaâb, que Dieu ait son âme, a été tué , mais dites-moi combien d'entre vous sont vraiment morts en Irak, quelles sont les pertes de votre économie et à quel point le moral de vos soldats s'effondre», a-t-il ajouté. Apostrophant le peuple américain: «Bush vous ment quand il dit que vous serez vainqueurs si vous tuez Oussama Ben Laden, le mollah Omar et les membres d'Al Qaîda et des talibans. Le menteur (Bush) vous cache le désastre auquel vous faites face. Vous ne faite pas face à des individus ou à des organisations, mais vous êtes contre la nation de l'islam». «Oui, Bush, aucun de nous n'est tué sans que nous ne vengions sa mort avec l'aide de Dieu», a dit à l'adresse du président américain George W.Bush, l'ancien leader du Jihad égyptien, Aymane al-Zawahiri, devenu conseiller d'Oussama Ben Laden et véritable porte-parole et «cerveau» d'Al Qaîda. «Vous souvenez-vous Bush, comment le lion de l'islam, le moudjahid Oussama Ben Laden, que Dieu le protège, a juré que l'Amérique ne serait pas capable de rêver de sécurité tant qu'elle ne sera pas une réalité en Palestine et dans tous les territoires musulmans?», a ajouté Zawahiri. Il a accusé, par ailleurs, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de s'être «servi de l'islam pour arriver» au pouvoir et l'ambassadeur des Etats-Unis à Baghdad Zalmay Khalilzad d'être un «apostat afghan». Dans un message mis en ligne le 17 juin sur un site islamiste, Al Qaîda avait menacé de «venger» Zarqaoui, dans un message «à la nation islamique». Le réseau, qui faisait part de ses condoléances «à la nation islamique» pour la disparition d'«un lion de l'islam et d'un pilier du jihad», promettait aux «ennemis d'Allah un malheur». Dans une vidéo mise en ligne sur un site islamiste le 22 juin, Zawahiri avait appelé les Afghans à se ranger aux côtés des moudjahidine pour combattre «les envahisseurs» après de violentes manifestations à Kaboul. La première réaction des Etats-Unis ne tarda pas à se manifester. La Maison-Blanche a souligné, vendredi, que la vidéo du numéro deux d'Al Qaîda, Ayman al-Zawahiri, était la dernière tentative du réseau terroriste pour gagner sa «guerre de propagande». Cette vidéo diffusée, vendredi soir, par la chaîne satellitaire arabe Al-Jazira «nous rappelle que Zawahiri et les responsables d'Al Qaîda continuent de véhiculer une guerre de propagande et tentent de propager une idéologie de violence et de haine», a souligné une responsable de la Maison-Blanche qui a requis l'anonymat. La responsable de la Maison-Blanche a rappelé que lors de l'annonce de la mort de Zarqaoui, le président américain George W. Bush avait averti qu'il s'agissait d'«un coup sévère porté à Al Qaîda» et que «nous pouvions nous attendre à ce que les terroristes continuent sans lui». «Nous nous attendons à davantage de menaces et d'actes de violence commis par les ennemis de la liberté et il y a encore beaucoup de travail, devant nous, dans la guerre mondiale contre le terrorisme», a-t-elle encore dit. Elle a souligné que «l'idéologie des terroristes s'oppose à l'avancée de la liberté» et que le nouveau gouvernement irakien s'était engagé à assurer la liberté et la prospérité pour tous les Irakiens. Depuis près d'une année, Oussama Ben Laden, amaigri, fatigué, semble effacé. C'est Al- Zawahiri qui rédige les communiqués d'Al Qaîda et apparaît dans les enregistrements diffusés par l'organisation, et c'est lui qui devient, peu à peu, l'interlocuteur médiatique des puissances occidentales et qui revendique les attentats. Que devient Ben Laden? Selon Turki Al Fayçal, l'ancien patron des services de renseignements saoudiens, qui est un des meilleurs connaisseurs au plan mondial de la nébuleuse Al Qaîda: «On dit qu'il est mort, ou très malade, peut-être blessé. Moi, je sais qu'il est toujours en vie. En fait, tout indique que Al Zawahiri se prépare pour prendre la direction d'Al Qaîda. Non qu'il s'agisse d'une lutte de leadership au sein du commandement de l'organisation, mais le moment semble propice pour Al Zawahiri d'imposer son propre plan».