Exemple Vitrine technologique de la «nouvelle Chine», l'équipementier téléphonique bouscule un secteur dominé par Nokia et Alcatel. Le siège de l?équipementier téléphonique, dans un parc technologique de Shenzhen, la «zone économique spéciale» du sud de la Chine, est composé de plusieurs bâtiments de verre, d'acier et de marbre, modernes et élégants, dispersés dans un espace aéré comme un campus américain. C'est que Huawei est la vitrine technologique de la «Nouvelle Chine», le fer de lance de l'internationalisation de ses entreprises. L'équipementier chinois privé a fait irruption sur la planète «télécom» là où nul ne l'attendait : il est un concurrent direct des géants du secteur comme Alcatel, Nortel ou Nokia, grignotant avec appétit des parts de marché grâce à des prix imbattables, à une vitesse de réaction très grande et, disent ses responsables, à une technologie désormais éprouvée. Ses détracteurs font valoir les aspects sulfureux de Huawei : les liens de ses fondateurs, tous d'anciens militaires, avec le pouvoir chinois, les accusations américaines concernant des affaires douteuses en Irak au temps de Saddam Hussein ou dans l'Afghanistan des talibans. Et ils rabaissent les prétentions à l'innovation technologique de Huawei. Dans leur siège ultramoderne de Shenzhen, les porte-parole de l'entreprise répondent à ces critiques avec assurance. Ils sont d'autant plus à l'aise pour contre-attaquer que le visiteur peut juger de lui-même le nombre de délégations qui débarquent chez Huawei : on y vient du monde entier. L'argument choc de la firme : près de la moitié des salariés de Huawei travaille dans la recherche et le développement, contre 12% seulement à la production. Et 85% des employés sont diplômés de l'enseignement supérieur. De plus, Huawei est allé chercher les talents là où ils se trouvent : un centre de recherche de plus de 1 000 personnes a été créé à Bangalore, la capitale indienne de la high-tech, et un autre au c?ur de la Silicon Valley californienne. Des milliers d'ingénieurs travaillent également à Shenzhen, dans un immense centre de recherche (impossible à visiter depuis que Huawei a été victime d'espionnage), payés «entre un tiers et un cinquième» du salaire d'un poste équivalent en Europe ou aux Etats-Unis, admet-on chez Huawei. En téléphonie mobile, en transmission de messages multimédias, en fibre optique?Huawei se dit à la pointe de la technologie. Sa montée en puissance à l'international tendrait à le confirmer. Fondé en 1988, Huawei a commencé à sortir des limites de la Chine il y a 6 ans, d'abord sur les marchés du tiers-monde où la concurrence était moins rude, puis de manière globale.