Musique Les artistes devraient pratiquer le hawzi en utilisant les vraies bases transmises par les générations passées de paroliers et de musiciens. Tlemcen, la capitale des Zianides, célèbre le 40e anniversaire de la disparition, en décembre 1964, du cheikh Larbi Bensari, un maître du hawzi qui, par son talent d?interprète, a su prôner et véhiculer cette musique traditionnelle qui constitue l?un des genres ayant marqué la carrière musicale du cheikh. De nombreuses manifestations (concerts, conférences et expositions) sont organisées à cette occasion dans le but de mettre en lumière le hawzi en tant que patrimoine culturel national, retraçant ainsi son historique dans un contexte social. Le hawzi, inspiré de la poésie populaire, a pris naissance à Tlemcen, où il s?est propagé et développé au fil des générations sans subir ni altérations ni transformations. Le hawzi diffère de la musique andalouse de Gharnata (Grenade, Andalousie) qui s'est propagée à travers plusieurs pays arabes. La différence entre les deux genres réside dans l'utilisation, dans le hawzi, du langage local tlemcénien, ainsi que dans le rythme dit berouali utilisé avec d'autres rythmes de la musique classique andalouse. Parmi les poètes qui se sont illustrés et ont excellé dans ce genre, figurent Abou Othmane Ben Abdallah El-Mendassi, Ben Triki, Ben M'saïb et Ben Sahla. Tous ont brillé par leurs connaissances en littérature arabe, ce qui leur a permis d'exceller dans l'écriture de textes raffinés de grande valeur poétique s'adaptant parfaitement au hawzi. Divers thèmes alimentent les textes, des thèmes comme le medh (chant religieux), ou comme l?amour de la nature ou celui du bien-aimé, ou encore d?autres relatifs à la nostalgie de la terre natale paraissent dans certaines poésies de Ben Triki, qui a été obligé de fuir Tlemcen vers les monts de Beni Znassen au Maroc. Cette situation lui a permis d'écrire des poésies qui sont restées gravées dans son parcours de parolier du hawzi, à l'exemple de Mamhoun Mamhoun, Tal Nehbi et autres textes du terroir. Rédigé en langage populaire, le hawzi, qui a une relation étroite avec la langue arabe académique, est proche de l'ancienne poésie arabe en matière de structure du poème puisque chaque vers comporte une idée indépendante des autres vers de la même poésie. Afin de sauvegarder ce riche patrimoine, les artistes devraient, selon des professeurs soucieux de conserver ce genre musical, pratiquer le hawzi en utilisant les vraies bases transmises par les générations passées de paroliers et de musiciens et non le transformer sous prétexte de le moderniser. Un intérêt particulier doit être accordé à ce genre musical traditionnel qui reflète le niveau atteint par nos ancêtres et aussi leur maturité artistique, ont-ils souligné.