Qu?est-ce qui est à l?origine de ce drame ? La négligence de Sonelgaz ou l?irresponsabilité des habitants ? Les habitants de l?immeuble de la cité Aïn Defla située dans la wilaya de Guelma mettent au centre de leurs accusations les agents de Sonelgaz. «Trop lents et incompétents», sont les termes qui reviennent sur toutes les lèvres. Ainsi, selon les locataires, l?explosion de gaz qui a causé 17 morts et 40 blessés aurait pu être évitée «Il suffisait juste qu?ils arrivent plus tôt et surtout munis de moyens conséquents», diront certains. Ainsi, après avoir alerté les services de Sonelgaz pour venir constater la fuite de gaz et procéder aux réparations nécessaires, les habitants affirment avoir attendu une heure, avant qu?un agent ne se présente seul devant l?immeuble. Muni d?outils de fortune, il ne fera que couper l?alimentation en gaz et en électricité, plongeant ainsi tout l?immeuble dans le noir. A la fin de sa mission, il assurera les locataires qu?il n?y avait plus de quoi s?inquiéter et qu?une équipe de Sonelgaz viendrait faire les réparations qui s?imposent dès la levée du jour. Rassurés, certains sont rentrés tout de suite chez eux alors que d?autres plus sceptiques, devant la persistance de l?odeur de gaz, choisiront de rester dehors. Néanmoins, le froid glacial les obligera à réintégrer leurs maisons à leur tour. L?alimentation en gaz sera rebranchée sans que l?on sache exactement par qui. Les habitants affirment que l?alimentation n?a pas été correctement coupée par Sonelgaz, qui s?en défend énergiquement, ce qui laisse supposer que c?est l?un des habitants qui aurait pris l?initiative du rebranchement. Toujours est-il que le gaz circulait de nouveau dans les tuyaux. Pensant que tout était rentré dans l?ordre, les locataires retrouveront le sommeil pour se réveiller de la manière la plus brutale. A 7 h 30, l?irréparable arrive plongeant toute une ville dans le deuil. Au même moment, les ambulances transportent les blessés et les morts vers l?hôpital. Le wali s?est attelé, pour sa part, à reloger en urgence les «sinistrés» dans des appartements neufs en attendant que l?enquête ouverte détermine les raisons du drame et les responsabilités de chaque partie.