Ils ont été accusés par le tribunal de Guelma de négligence, d'homicide, de blessures involontaires et de dégradation de biens publics et privés. L'accident, qui a eu lieu le 26 décembre dernier, avait fait 14 morts et 28 blessés. Au terme d'une audition qui a duré de 8h jusqu'à 19h30 avant-hier, le juge d'instruction près le tribunal d'instance de Guelma a prononcé 14 inculpations à l'encontre des principaux témoins dans l'affaire de l'explosion de gaz qui a provoqué la mort de 14 personnes et causé des blessures à 28 autres, dans l'un des immeubles de la cité Aïn-Defla de cette même ville le 28 décembre dernier. Inculpés d'homicide et de blessures involontaires, de négligence et de dégradation de biens publics et privés, le directeur de wilaya de la Sonelgaz, 2 chefs de service et 7 agents de son entreprise ainsi que deux chefs de service de l'OPGI et un entrepreneur privé ont été mis sous mandat de dépôt. Le directeur général de l'OPGI de la wilaya de Guelma, également entendu dans cette tragique affaire a, quant à lui, été placé sous contrôle judiciaire en attendant sa comparution devant la justice. Cette affaire, qui a endeuillé une des cités les plus peuplées de la ville, chef-lieu de wilaya, a maintenu en haleine l'opinion publique par l'ampleur des dégâts occasionnés et surtout pour ses dramatiques conséquences. La vox populi avait, rappelons-le, tout de suite évoqué la négligence coupable imputée à l'équipe d'astreinte de Sonelgaz à qui il avait été demandé d'intervenir suite à une fuite de gaz importante dans les fondations de l'immeuble B20 de la cité Aïn-Defla, sur les hauteurs de Guelma, le 26 décembre 2004, à 8 heures du matin. Des mesures conservatoires avaient été prises contre les responsables et autres agents de l'entreprise Sonelgaz et de l'OPGI juste après que le wali de Guelma, qui avait été du nombre des secouristes en cette triste matinée, eut fait un rapport accablant à l'encontre des personnes citées. Le directeur de wilaya de l'entreprise de l'électricité et du gaz avait été suspendu de ses fonctions et s'était soumis à l'enquête diligentée par les services de police judiciaire de même que le premier responsable de l'OPGI qui était, pour sa part, accusé de n'avoir pas procédé au curage des sous-sols de l'immeuble soufflé par l'explosion. Il avait été question aussi d'un manquement d'observation des règles de sécurité qui régissent la gestion des immeubles puisque des habitants avaient parlé de l'obstruction volontaire par les agents de l'office de toutes les bouches d'aération des sous-sols de l'immeuble B20 quelques semaines seulement avant que le drame ne se produise. Cette décision de justice, qui sera inscrite dans les annales sans aucun doute, alimente toutes les discussions à Guelma, et les sentences, qui ne manqueront pas de suivre comme le souligne un magistrat, interpellent les consciences avec autant d'intensité que les conséquences du séisme de Boumerdès sur les cités construites à l'emporte-pièce dans cette région. Affaire à suivre. A. A.